Panorama de Nontron

A l’extrême Nord du département de la Dordogne, la commune de Nontron est le chef lieu du Périgord Vert. Ce belvédère est situé sur le coteau Nord de la vallée du Bandiat au niveau de la départementale 707, devant l’hôpital.

Rédaction et iconographie CAUE 24

Panorama de Nontron

  Lecture de paysages

Dans cette partie de la Dordogne, le relief est plus marqué qu’au Sud du département et le paysage se caractérise par ses vallonnements, ses vallées très encaissées et sinueuses ainsi que par la présence importante de boisements. Les feuillus sont dominants car ils représentent près de 90% du peuplement. Châtaigniers, chênes pédonculés sont les essences les plus représentatives mais on trouve aussi des conifères tels que le mélèze, le douglas ou l’épicéa sur la commune.
Aujourd’hui notre panorama sur la vallée du Bandiat est marqué par la forte présence de la forêt. La carte IGN ci dessous permet de les situer essentiellement sur les fortes pentes et les coteaux des vallées encaissées. Les plateaux sur les hauteurs ou le fond de vallée du Bandiat, lorsqu’il s’élargit, sont dépourvus de bois. Champs et prairies sont cultivés sur ces terrains plus plats aux sols plus propices à la culture. Les hameaux et la ville de Nontron ont profité également de ces terrains moins accidentés pour s’implanter.
Cette vue que nous avons au dessus des houppiers des arbres est possible grâce à notre position surélevée car la ville de Nontron s’est construite sur un éperon rocheux constitué de Gneiss. Les roches composant le sous-sol de Nontron sont très variées : Gneiss, Grès, Calcaire du Jurassique ou encore Granit. Cette diversité géologique est due à la rencontre à Nontron du socle magmatique et métamorphique du Massif central (Nord-Est) et du socle sédimentaire du Bassin Aquitain (Sud-Ouest).
Le développement de la ville de Nontron a suivi la ligne de crête surplombant la vallée du Bandiat. Sur le panorama, la ville ancienne est visible ; elle s’est fixée sur la pointe de l’éperon rocheux puis à continuer à suivre le plateau haut vers le Nord avant de se développer en contrebas, créant ainsi la ville haute et la ville basse de Nontron.
Certaines essences végétales se différencient dans ce massif forestier, notamment ces grands conifères à droite du panorama. Le cèdre et les cyprès d’Italie en alignement poussent dans le jardin des arts devant le château. Deux grands épicéas se sont développés sur le versant abrupte de la vallée du Bandiat. Ils témoignent ainsi de la présence d’un sol légèrement acide ainsi que le climat frais du site.

  Le paysage d’hier

Carte postale ancienne de Nontron, Site internet de la mairie de Nontron
Carte postale ancienne de Nontron, Site internet de la mairie de Nontron

Nontron : Les cartes postales anciennes de Nontron montrent le paysage d’hier. Les coteaux bien que boisés à certains endroits, étaient toutefois cultivés et pâturés. Les panoramas sur la ville posée sur un éperon rocheux étaient plus dégagés qu’aujourd’hui.

L’emplacement spécifique de Nontron sur un promontoire rocheux a été choisi par l’homme depuis la préhistoire comme en témoignent les traces d’occupation datant de cette ère. L’endroit est stratégique : la hauteur et l’étroitesse de l’éperon rocheux étaient un véritable atout pour voir l’ennemi et défendre au mieux la ville. Le passage du Bandiat en contrebas permettait les échanges par voie fluviale tout en servant de frontière avec les environs. Lors de période de paix, l’urbanisation s’est progressivement détachée de l’éperon rocheux et de nouveaux hameaux se sont implantés en contrebas, au niveau du ruisseau du Merdanson, ou sur son autre versant. La présence de l’eau a permis de développer une petite industrie. Moulins, forges, tanneries ont jalonné les cours d’eau. La qualité reconnue des eaux du Bandiat et de celle du minerai de fer exploité dans son sous-sol ont permis une production spécialisé dans la fonderie de canons destinés à l’arsenal de Rochefort. Les paysages autour de Nontron étaient composés de champs cultivés, de prairies, de bois et de friches. Cette agriculture s’est spécialisée dans la polyculture-élevage au XIX° siècle à la suite de l’arrivée de la ligne de chemin de fer. Le paysage a progressivement évolué en augmentant ses surfaces de prairies et de céréales pour l’alimentation des bêtes.

  L’évolution des paysages

La spécialisation agricole en polyculture-élevage du secteur a entrainé un premier changement des paysages de Nontron. L’augmentation des surfaces de prairies au détriment des forêts, associée à l’utilisation intensive de la ressource en bois pour l’alimentation des forges a engendré une perte importante des peuplements. Mais une nouvelle mutation s’opère ensuite avec l’arrêt des forges suite aux accords de libre échange et les lois de préservation des forêts qui ont favorisé la réintroduction de boisements dans le paysage du Nord de la Dordogne. Les bois ont progressivement colonisé les terrains trop pentus, trop accidentés pour le travail agricole mécanisé. De 1950 à 2017, le taux de boisement a augmenté de 5,8%. Aujourd’hui l’éperon rocheux urbanisé de Nontron est noyé dans un océan de verdure et la topographie abrupte est atténuée par les houppiers des arbres. La vallée du Bandiat est peu perceptible et la rivière quant à elle est invisible depuis notre emplacement.

Les terrains plats, situés sur les plateaux ou les fonds de vallée, sont rares dans ce secteur au relief tourmenté. Ils sont prisés à la fois par les futurs habitants souhaitant construire à Nontron comme par les agriculteurs dont ces terrains sont plus faciles à travailler et plus riches en raison d’une plus grande épaisseur de terre.

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