La réalisation de l’atlas des paysages - éléments de méthode

  Rappel des objectifs de l’atlas

Disposer d’une source d’information homogène sur le paysage à l’échelle départementale

La réalisation de cet atlas a pour but l’émergence d’une ambition départementale en matière de paysage grâce à la mise à disposition de données globales sur le paysage, couvrant de façon homogène l’intégralité de la Dordogne. L’atlas s’intéresse donc tout autant aux paysages quotidiens qu’aux paysages emblématiques. Il décrit les paysages de façon harmonisée sur l’ensemble du territoire départemental, mettant en évidence leurs caractères, leur singularité, leurs points forts, leurs points faibles et leurs évolutions.

Connaître pour mieux agir

Cet atlas constitue un document de référence permettant de construire une culture paysagère commune à tous les acteurs de l’aménagement, en soulignant l’intérêt d’une approche globale du paysage comme composante essentielle de l’aménagement du territoire. Au-delà de son apport spécifique sur la lecture des paysages, il vise à donner une "intelligence du territoire" en développant une approche transversale des paysages qu’ils soient naturels, ruraux ou urbains.
Outil de connaissance et d’aide à la décision, l’atlas doit permettre d’augmenter le niveau d’exigence et de prise en compte du paysage dans toutes les démarches de planification territoriale et les projets d’aménagement et de développement.

Un outil "tout public"

Pour être efficace, l’atlas doit être aisément accessible et compréhensible par tous ceux qui seront amenés à travailler sur le paysage périgourdin. Cette exigence a imposé tout au long du travail de privilégier une information à la fois concise et bien hiérarchisée permettant une recherche rapide et l’accès à des données exprimées dans un langage précis mais sans jargon. Pour les mêmes raisons, une grande place est donnée aux illustrations synthétiques (cartes, bloc-diagrammes, vues aériennes obliques) ou permettant une immersion et une compréhension des paysages du département (photographies, cartes postales anciennes…).

  Une démarche de terrain

La réalisation d’un atlas départemental des paysages n’est pas un exercice « en chambre ». La connaissance des paysages passe d’abord par un parcours intensif du territoire. Les membres de l’équipe ont ainsi parcouru plus de 6000 km et réalisé une banque iconographique de plus de 12 000 clichés sur les paysages de Dordogne.

  Une démarche de partenariat et de concertation

Le paysage dans la définition donnée par la convention européenne renvoi à la fois à une réalité géographique et historique, à une perception sociale et à des dynamiques d’évolution et de gestion. La démarche de réalisation de l’atlas s’inscrit donc dans une logique de partenariat entre spécialistes, gestionnaires et habitants permettant de faire émerger un portrait partagé. Cela est passé bien sûr par les discussions et échanges lors des différentes instances de suivi et de pilotage de l’étude, mais également par l’organisation d’ateliers d’échange réunissant élus, techniciens, agriculteurs, associations, gestionnaires, et toutes les personnes désireuses d’y participer qu’elles soient simple habitant ou plus impliquées dans les questions de paysage. Ces trois ateliers ont permis d’enrichir les perceptions des spécialistes du paysage avec celles des habitants, des élus, des techniciens et des gestionnaires. Ils ont ainsi permis d’engager un temps d’écoute et de partage autour d’une lecture partagée des paysages de Dordogne et de ses enjeux.
Voir « Regards d’habitants »

  Représentations culturelles : état des lieux, modes de construction et évolutions.

La perception des paysages et l’émotion qu’ils suscitent relèvent en partie des images matérielles et mentales qu’ils mobilisent. Cette mobilisation puise dans un creuset de représentations iconographiques (peinture, photographie, carte postale, imagerie populaire), de textes issus de la littérature savante ou populaire, de références mémorielles et historiques, d’inventaires patrimoniaux, d’imagerie touristique et de promotion territoriale… dont la qualité, le statut et la diffusion sont d’une grande diversité.
L’analyse des représentations culturelles c’est attachée à identifier et hiérarchiser dans cet ensemble disparate, les focalisations, les motifs de paysages récurrents, les thèmes et valeurs anciens ou émergeants, permanents ou oubliés, en décelant les modalités de leur apparition et de leur évolution.
Etat des lieux de la représentation des paysages perigourdins et essai de compréhension des modalités de sa construction, cette analyse est aussi l’occasion de questionner ses distorsions (sous-représentation, sur-valorisation…). Dans cette optique, l’analyse des représentations culturelles et celle des représentations sociales du territoire s’enrichissent mutuellement.
Voir « Représentations »

  Les unités paysagères de Dordogne

A propos de l’échelle d’étude

Délimiter des unités paysagères sur à l’échelle d’un département est toujours un exercice délicat. Il s’agit en effet d’appréhender la richesse des paysages perigourdins, d’accéder à la connaissance approfondie d’un département qui peut se prévaloir d’une grande diversité paysagère, sans pour autant prétendre à une quelconque exhaustivité puisque l’échelle de travail est de l’ordre du 1/100 000. Certains territoires du département bénéficiaient déjà d’études paysagères poussées (Chartes de paysages, Voir « Bibliographie ») réalisées à des échelles de travail de l’ordre du 1/25 000 ou même plus précises ; mais d’autres ne disposaient d’aucune données sur le paysage.
Le principal apport de cet atlas est donc d’apporter un premier niveau de connaissance sur les paysages qui soit homogène et harmonisé sur l’ensemble du territoire de la Dordogne.

8 unités paysagères pour le département de la Dordogne

Carte des unités et sous-unités paysagères de Dordogne

Il existait déjà en Dordogne de nombreux découpages du département en sous-parties, selon des critères variés : géographiques, historiques, administratifs, politiques, agricoles… et même paysagers. Ces critères partiellement reliés aux problématiques paysagères constituent des références intéressantes. Nous nous sommes ainsi attachés à relever les délimitations qui faisaient consensus et à éclaircir également celles pour lesquelles des divergences apparaissaient.
L’étude documentaire a mis en évidence la permanence de certaines dénominations locales : Ribéracois, Bergeracois, Périgord Central et Périgord Noir… apparaissent ainsi sur de nombreux documents. Toutefois derrière cette apparente permanence, leurs contours sont parfois très variables. Voir « Les unités paysagères dans la bibliographie »
Nous avons fait le choix dans cet atlas de nous appuyer autant que possible sur des unités territoriales et des dénominations qui soient reconnues localement. Certaines unités correspondent ainsi à des pays identifiés depuis longtemps. Huit unités paysagères ont finalement été retenues.
Les superficies relativement importantes des unités paysagères qui découlent de ce choix justifient un certain niveau de variabilité interne : à chaque fois que cela s’est avéré nécessaire nous avons déterminé et décrit les sous-unités paysagères qui apportent une nuance significative dans les paysages de l’unité. Quatorze sous-unités paysagères ont ainsi été décrites.