Sans surprise, et comme dans la majorité des départements français, les châteaux et les églises sont les principaux motifs des images des paysages en Dordogne. À l’inverse, la représentation des rivières et de leurs vallées constitue une véritable originalité. Quels que soient les supports (peinture, carte postale, photographie d’amateurs) leur ancienneté, elles dominent les images de paysages  [1] Les vues, sous forme parfois de larges panoramas  [2] , associent régulièrement au cours d’eau, le pittoresque des rochers, des falaises et des châteaux. Les abris sous roche, les grottes ornées ou non des vallées karstiques enrichissent cet ensemble d’un imaginaire historique et paysager unique en son genre.

  Motifs et sites des cartes postales et des photographies contemporaines

Le château domine la rivière

Le château qui domine la rivière : un des types parmi les plus fréquents des représentations des paysages en Dordogne.

Les points hauts dégagés des coteaux favorables aux panoramas

Dans le vaste ensemble des photographies amateurs, les châteaux et les églises restent les éléments les plus présents des représentations de paysage. Quelques panoramas sans motifs patrimoniaux sont cependant devenus emblématiques du département, comme cette grande vue sur la Dordogne depuis Domme qui illustre de nombreuses publications touristiques contemporaines.

Un des nombreux panoramas depuis les coteaux et falaises de la Dordogne immortalisés par la carte postale ancienne. La falaise dominant le ruban du cours d’eau est devenu un des motifs centraux des paysages du département.

Les sites préhistoriques : grottes, grottes ornées, abris sous roche, gisements de plein air…

La vallée de la Vézère concentre à elle seule 147 gisements préhistoriques remontant jusqu’au paléolithique et 25 grottes ornées. Quinze sont classés au patrimoine mondial de l’Unesco dans cette vallée. A cela on peut ajouter les ambiances souterraines extraordinaires des gouffres creusés dans le relief karstique qui participent sans conteste à l’imaginaire paysager de la Dordogne. Cette richesse patrimoniale et historique met encore davantage en lumière les sites déjà très pittoresques de la haute Dordogne et de la Vézère.

Ces deux cartes postales, la première datée sans doute de la fin du XX^e siècle, la seconde de sa première moitié, illustrent le poids du patrimoine préhistorique dans l’appréhension de paysages de la Vézère en particulier, du département en général.

Villes, bourgs et bastides

Périgueux, ville principale du département bénéficie d’un grand nombre de représentations même si celles-ci (Voir article sur les représentations artistiques des paysages) sont souvent très stéréotypées. Il en est de même de Bergerac, beaucoup moins représentée malgré sa bonne place dans la hiérarchie urbaine du département.

Le patrimoine des châteaux et des églises bénéficie à la représentation des bourgs, villages ou villes qui les accueillent, davantage encore aujourd’hui qu’autrefois. Ainsi la ville de Sarlat, une des principales portes d’entrée actuelle du tourisme départemental, était moins représentée que Ribérac qui désormais semble susciter moins d’intérêt [3].
Quelques bastides figurent en bonne place (Domme, Eymet, Lalinde, Ste Aulaye) même si les représentations anciennes s’attardent peu sur ce patrimoine urbain aujourd’hui plus valorisé.

La répartition des cartes postales anciennes selon les communes corrobore celle par type de motifs. Elle indique une concentration des images dans les vallées, l’invisibilité du plateau intérieur entre Isle et Dordogne, et du triangle Belvès, Villefranche-du-Périgord, Daglan au sud, comme les territoires très boisés de la Double et du Landais. Parmi les vallées, la haute Dordogne et la Vézère bénéficient, sans surprise, du nombre le plus important d’images.

  Paysages et sites reconnus de l’État

Les sites et paysages protégés de Dordogne sont concentrés dans les vallées de la Vézère et de la Dordogne, plutôt en amont de leur confluence. La ville de Périgueux et les bords de l’Isle, très représentés dans les cartes postales et la peinture (voir article 3) sont plus modestement protégés. A quelques exceptions près, la carte confirme l’absence de paysages reconnus et protégés sur les plateaux (nord et centre et sud du département).

  Les paysages visités par les touristes

Les sites de Dordogne les plus fréquentés par les touristes dans les années 1980 correspondent globalement à ceux qui, depuis le début du XX^e siècle sont les plus représentés [4]