Repères géographiques du Bergeracois

  RELIEF ET EAU

Bergeracois carte relief et eau

Un relief peu élevé entre vallée de Dordogne et vallée du Dropt

Le Bergeracois présente un relief contrasté, avec deux grandes vallées, séparées par un plateau plus ou moins vallonné, dont la pente générale s’incline doucement d’est en ouest. Les altitudes restent modérées, comprises entre 7 m, au point le plus bas dans la vallée de Dordogne au sortir du département, et 236 m à Rampieux au point culminant, en limite est du Bergeracois.
Entre les bassins versants des vallées de Dordogne et du Dropt, une fine dorsale s’étire d’est en ouest avec des hauteurs autour des 180-190 m. Plus à l’est, le plateau d’Issigeac forme une rupture avec son relief étiré, ponctué de quelques petites buttes s’élevant de 20 à 30 m.

Une vallée de Dordogne au profil changeant

La vallée de la Dordogne forme un vaste couloir qui s’élargit rapidement lors de l’entrée dans le Bergeracois, passant ainsi de 1 km de large à Varennes jusqu’à plus de 6 km de large entre Bergerac et Sainte-Foy-la-Grande. Dans la vallée à fond large, deux niveaux de terrasses sont lisibles, avec une terrasse haute dominant de 15 m environ le niveau inférieur. Plusieurs plans d’eau issus de gravières de faible taille ponctuent la vallée. De Sainte-Foy à Castillon-la Bataille, la vallée se rétrécit légèrement, atteignant 4 km de large. Plusieurs affluents de la Dordogne entaillent les versants de la vallée : au nord, le Caudeau ; au sud, La Conne, la Couze ou la Gardonnette.

Une rivière navigable

La rivière a pendant longtemps servi de voie de communication entre Auvergne et Aquitaine. Mais la Dordogne n’était navigable que pendant certaines périodes, essentiellement le printemps et l’automne. De nombreuses villes ont ainsi prospéré en bord de rivière autour d’un port et de ses quais. Pour faciliter la navigation sur la Dordogne, le canal de Lalinde fut creusé de 1838 à 1843 entre Mauzac et Tuilières. Tout le long, des écluses, des bassins, des aqueducs, des maisons d’éclusiers et en particulier l’escalier de Tuilières furent construits.

La Dordogne a creusé un couloir large de 4 à 6 km, encadré par des coteaux d’une centaine de mètres de hauteur.
A l’ouest, la rivière forme la limite entre les départements de Dordogne (ici à gauche de la photo, avec le bourg de Port-Ste-Foy-et-Ponchapt) et de Gironde (à droite, avec la bastide de Ste-Foy-la-Grande).

  ROCHE ET SOL

Bergeracois carte géologique

Un mélange de roches tertiaires altérées

Dans le prolongement de la Double et le Landais, le Bergeracois appartient aux plateaux tertiaires de l’ouest du département, légèrement en contrebas du domaine secondaire des plateaux du Périgord. Plus puissante que ces voisines (Isle, Dronne, Dropt), la Dordogne a taillé une vallée alluviale plus large, où elle sinue à travers les différentes terrasses quaternaires, plates et souvent peu différenciées.
Comme les plateaux voisins, ceux du Bergeracois sont constitués de roches molassiques d’origines lacustres ou fluviatiles qui recouvrent les formations marines et peuvent présenter toutes les transitions vers des dominantes sableuses ou gréseuses, argileuses, calcaires, mais peu de formations bien caractérisées ou massives. Toutefois, des bancs calcaires intercalés entre les molasses peuvent affleurer et donner lieu à quelques formes karstiques.

Des sols assez bien drainés

La limite avec le Landais s’établit sur le plateau situé au nord, sans grande variation du socle géologique, principalement oligocène. Les différences résultent surtout d’infléchissements pédologiques qui ont favorisé les paysages forestiers dans le Landais tandis qu’aux abords de la vallée de la Dordogne, de même qu’au sud de la vallée, une plus grande diversité agricole associée à la vigne tire parti de sols moins souvent hydromorphes. Dans ce contexte variable, la plaine oligocène d’Issigeac, plus plate et homogène que les plateaux voisins, bénéficie d’un substrat mélangeant calcaire et argile lui conférant une vocation agricole originale.
Localement, les crêtes peuvent être coiffées de petits lambeaux de calcaires miocènes qui renforcent les reliefs en formant quelques buttes bien marquées. Des couvertures pliocènes correspondant aux derniers épandages fluviatiles constituées d’un mélange de sables, graviers et argiles sont également présentes. Enfin, des hautes terrasses résiduelles rattachées au Quaternaire ancien surmontent le plateau, notamment au nord-est de Bergerac, où leur apport de galets de quartz semble favoriser la culture de la vigne (Pécharmant).

Photo aérienne : La plaine oligocène d’Issigeac, plus plate et homogène que les plateaux voisins, bénéficie d’un substrat mélangeant calcaire et argile lui conférant une vocation agricole céréalière.
Au premier-plan la ferme des Patoux à Naussannes.

  AGRICULTURE

Bergeracois carte agriculture

Le Bergeracois se caractérise par un paysage presque exclusivement agricole, ce qui constitue une singularité en Périgord. Le Bergeracois comprend plusieurs terroirs agricoles assez contrastés, liés à la topographie et à la qualité agronomique des sols :

Les coteaux viticoles

De part et d’autre de la vallée, la vigne occupe des terroirs assez diversifiés, essentiellement à l’ouest de Bergerac, en continuité du bassin bordelais. Les vignes couvrent 10 775 hectares (INAO 2005). Sa culture est essentiellement localisée dans les aires d’appellation Bergerac (8307 ha), Monbazillac (1905 ha) et Pécharmant (441 ha), complétées d’AOC plus réduites : Saussignac (53 ha), Montravel (49 ha(, et Rosette (21 ha). Le vignoble prend plusieurs formes, allant d’une monoculture autour de Monbazillac, jusqu’à un parcellaire très éclaté au sud de Sigoulès.

La vallée de la Dordogne aux cultures diverses

La vallée offre une palette de production agricole très diversifiée : grandes cultures (céréales, oléagineux, protéagineux), maraîchage, tabac, horticulture, vigne sur la terrasse supérieure et les coteaux, vergers (pommes, prunes, poires, kiwis), laissant néanmoins un peu de place aux champs de maïs et à quelques prairies.

Le bassin céréalier du plateau d’Issigeac

Les cultures dominent sur le relief horizontal du plateau d’Issigeac, où l’homogénéité des terroirs et les sols sur calcaire tendre facilitent le travail des tracteurs. Les vastes parcelles accueillent des cultures de maïs grain, le blé, le tournesol, colza…

La polyculture des vallons du Dropt

Au sud du Bergeracois, les vallons du Dropt et de ses affluents présentent une agriculture variée : grandes cultures (blé, orge, tournesol, colza, maïs grain), prairies, vergers de prunes d’Ente, de noisette.

Le Bergeracois se caractérise par un paysage presque exclusivement agricole, ce qui constitue une singularité en Dordogne. Le vignoble est la culture emblématique du Bergeracois couvrant près de 11000 ha.
Le coteau et le vignoble de Monbazillac avec ses parcelles exposées au nord pour favoriser la pourriture grise qui permet la concentration en sucre de ces vins liquoreux. Au premier plan le hameau de la Maroutie, au centre le château de Monbazillac. Les bois ponctuent le coteau.

  ARBRE ET FORET

Bergeracois carte forêt

Des bois épars

La place de la forêt reste très réduite dans le Bergeracois. Les bois occupent essentiellement des versants pentus des vallons secondaires. Ailleurs, ils sont présents sous forme de petits bois, régulièrement répartis sur le territoire. Les feuillus sont prépondérants et sont dominés par les chênes. Quelques plantations de pins sont également à noter.
Sur les franges du Bergeracois, les boisements deviennent plus présents au contact du Landais au nord et du Périgord Noir à l’est.








Bergeracois carte peuplement forestier

Quelques peupleraies en vallée de Dordogne

Dans la vallée, les bas-fonds inondables ont une nappe profonde presque permanente qui convient aux plantations de peupliers.

La place de la forêt reste très réduite dans le Bergeracois. Les bois occupent essentiellement des versants pentus des vallons. Ailleurs, ils sont présents sous forme de petits bois, régulièrement répartis sur le territoire. Les feuillus sont prépondérants et sont dominés par les chênes.
Au centre, la ferme de Puy Redon sur la commune de St-Perdoux ; en arrière-plan les fermes des Bertrands et des Mayet et le bois de St-Perdoux.

  URBANISME

Bergeracois carte urbanisation

L’axe de communication de la vallée de la Dordogne

La vallée est depuis longtemps une voie de passage et elle a concentré au cours du temps de multiples voies de circulation. La rivière en elle-même a longtemps été le support d’une batellerie active, permettant les échanges entre Auvergne, Périgord et Aquitaine. La ligne de chemin de fer fut ouverte entre 1869 et 1879, prenant progressivement le relai du transport fluvial. Enfin la RD 936 reliant Bordeaux à Bergerac et la RD 60 en direction de Lalinde empruntent la vallée.
Sur cet axe de circulation, les villes ont prospéré, se développant successivement autour du port, d’un pont, de la gare et de la route. D’est en ouest, Bergerac, Ste-Foy-la-Grande et Port-Ste-Foy-et-Ponchapt, Castillon-la-Bataille, forment ainsi des villes en bord de rivière, réparties tous les 20 km environ.

Bergerac et son influence

La ville de Bergerac, implantée sur une rive insubmersible de la Dordogne, a profité d’une topographie plane pour se développer autour du noyau historique, formant une vaste emprise urbaine, étalée sur un cercle de 5 km de diamètre. La périphérie de Bergerac est bordée de vastes zones d’activités qui marquent les entrées dans la ville.
Avec 28 000 habitants, la ville est au cœur d’une communauté d’agglomérations de 61 000 habitants (Insee 2013). La croissance urbaine a pesé sur les communes voisines (La Force, Prigonrieux Lamonzie-St-Martin…) formant de vastes espaces périurbains et des continuums bâtis le long de nombreuses routes. La RD936 est ainsi bordée sur presque tout son linéaire d’un habitat plus ou moins continu.

Dans les collines, des villages agricoles

Au sud de la vallée de la Dordogne, la pression urbaine s’estompe rapidement, d’autant que la valeur économique des parcelles viticoles est importante. On retrouve un chapelet de villages, écartés de 3 à 4 km en moyenne et de nombreuses fermes, régulièrement espacées de 500 m environ, essentiellement implantés sur les hauteurs. Les châteaux, les tours des anciens moulins ainsi que les domaines viticoles participent au cachet particulier des coteaux viticoles.

Des bastides aux formes régulières

Plusieurs bastides sont implantées dans le Bergeracois, présentant des structures régulières à une échelle urbaine (Eymet) ou villageoise (Monestier, Thénac).

La ville de Bergerac, implantée sur une rive insubmersible de la Dordogne, a profité d’une topographie plane pour se développer autour de noyau historique, formant une vaste emprise urbaine, étalée sur un cercle de 5 km de diamètre.
Au premier-plan, les quartiers résidentiels nord (Le Bren, Beau Plan, Caville) ; au milieu, la coupure verte de la ripisylve du Coudeau, au second-plan, le centre ancien entre l’église Notre-Dame et la Dordogne ; en arrière-plan, les faubourgs sud et la perspective de la RD 933 à travers le vignoble de Monbazillac.

  ECOPAYSAGES

Bergeracois carte des écopaysages

Dès le XIX siècle, la région du Bergeracois s’identifie déjà par l’importance de ses surfaces cultivées et de ses vignes omniprésentes sur l’ensemble du territoire. Après la terrible épidémie de phylloxéra, le vignoble du Bergeracois est restauré. Au cours du XXe siècle s’amorce l’augmentation de l’élevage bovin (production laitière) qui favorise le développement des prairies offrant ainsi des mosaïques paysagères très diversifiées et riches en communautés d’oiseaux de plaine. Ces dernières décennies, la spécialisation des terroirs viticoles et de la plaine céréalière s’affirme induisant ainsi une forte homogénéisation des espaces. Parallèlement, l’essor urbain gagne les couronnes de Bergerac et la vallée de la Dordogne modifiant profondément les structures et la composition des espaces.

Aujourd’hui, les socio-écosystèmes font apparaître quatre grands types d’écopaysages (diversité des écosystèmes et de leurs usages) :
-  la plaine céréalière d’Issigeac : exploitations aux grands parcellaires, zone non irriguée, rotation colza/blé, orge, tournesol, peu d’arbres isolés et de haies
-  les vignobles de Bergeracois : système aux exploitations spécialisées en viticulture de taille grande à petite (de 50 à 15 ha) à forte densité de vignes. En marge, présence d’un système vigne/céréale où la mosaïque paysagère se diversifie nettement.
-  Systèmes mixtes polyculture élevage (bovin) à orientation céréalière : mosaïque composée de cultures /vignes /vergers des prunes, les infrastructures agro-écologiques des paysages d’autrefois persistent. Un secteur toujours en mutation, notamment concernant l’élevage.
-  Les vallées de la Dordogne : secteur hétérogène où l’urbanisation et les prairies sont omniprésentes englobant des îlots de grandes cultures et viticoles.
Dans ces agro-écosystèmes très dynamiques, la simplification des mosaïques agricoles œuvre toujours. Le maintien des espaces de prairies (élevage), des infrastructures agro-écologiques et la diversification des cultures sont des éléments essentiels au bon fonctionnement écologique de ces écosystèmes paysagers.

Entre le vignoble dense du Bergeracois et la plaine céréalière d’Issigeac, prend place un système mixte polyculture élevage (bovin) à orientation céréalière : mosaïque composée de cultures /vignes /vergers de prunes, les infrastructures agro-écologiques des paysages d’autrefois persistent.
Au premier-plan les maisons de Serres-et-Montguyard en Lot-et-Garonne ; en second-plan le Dropt souligné par sa ripisylve, forme la limite départementale. En arrière-plan Razac d’Eymet et St-Aubin-de-Cadelech.

  PATRIMOINE

Patrimoine culturel

Bergeracois carte patrimoine culturel

Entre bastides, châteaux, coteaux viticoles et vielle ville de Bergerac, le Bergeracois possède de nombreux atouts.
- Sites inscrits dans le Bergeracois : Ancien cimetière à St-Pierre-d’Eyraud, l’église, l’ancien cimetière et ses abords à Cause-de-Clérans, la bastide d’Eymet, le bourg d’Issigeac, le château de Grateloup et ses abords à St-Sauveur, les quartiers anciens de Bergerac, le site de la Catte à Bergerac, le site de Perrou à Gageac-et-Rouillac.







Patrimoine naturel

Bergeracois carte patrimoine naturel

Deux principaux types de milieux sont représentés et protégés sur le Bergeracois :
- La rivière de Dordogne (Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope pour sa faune, site Natura 2000) et les fonds humides des vallées du Dropt et de quelques affluents.
- les milieux secs du plateau céréalier d’Issigeac, couverts par une Znieff importante.
L’ensemble du bassin de la Dordogne a été classé Réserve de Biosphère par l’UNESCO en 2012. A cette occasion le bassin de la Dordogne a intégré le Réseau mondial des Réserves de biosphère qui en 2020 rassemble 701 sites d’exception à travers les cinq continents.
Les Réserves de biosphère sont des « lieux d’apprentissage » du développement durable. Ce sont des sites où l’on teste des démarches innovantes qui concilient conservation de la biodiversité, valorisation culturelle et développement économique et social.

Le Bergeracois possède un riche patrimoine culturel. Le bourg d’Issigeac dont la forme circulaire est héritée d’anciens remparts.



  BIBLIOGRAPHIE

- SCOT Bergeracois, Etat initial de l’environnement, 2019
- Lanquais, diagnostic de la commune, CAUE 24, 2017
- Vélines, diagnostic de la commune, CAUE 24, 2017
- Atlas des paysages de Lot-et-Garonne, CD 47, 2016
- Paysage et SCoT Bergeracois, Contribution à l’élaboration d’un projet de territoire, ENSP Bordeaux 2013
- Atlas départemental des sites Dordogne, DREAL Aquitaine, SDAP 24, 2010
- Canal de Lalinde- ZPPAUP, Rapport de présentation, 2005
- Document de référence préalable à l’établissement d’une charte des paysages, DDE24, Diren Aquitaine, 1999
- Plan de paysage de la vallée de la Dordogne, Diren Aquitaine, 1994

Voir aussi