Repères géographiques du Périgord Central

  RELIEF ET EAU

Périgord Central carte relief et eau

Un plateau vallonné

Le Périgord Central présente d’amples vallonnements de 150 à 230 mètres d’altitude moyenne. Comme dans tout le département, la pente générale est orientée nord/est-sud/ouest. Les points les plus élevés sont atteints au contact du Périgord Limousin (313 m à St-Médard-d’Excideuil), ou des Marges du Bassin de Brive (317 m à St-Rabier). A l’opposé, vers le sud-ouest, le point le plus bas, avec 61 m, se trouve au débouché de la vallée de la Crempse, à Bourgnac.
Au sud-est, une ligne de crête plus élevée entre le bassin de l’Isle et celui de la Vézère forme une ligne de collines atteignant les 250-290 m, séparant le Périgord Central du Périgord Noir.

De grandes vallées et des vallons secs

L’essentiel du Périgord Central est drainé par la vallée de l’Isle et ses affluents, au premier rang desquels figurent la Dronne et l’Auvezère. Ces trois rivières creusent des vallées aux dénivelées affirmées atteignant les 80 à 100 m.
Le Périgord Central présente au final peu de cours d’eau actifs. Les rivières sont particulièrement rares sur le vaste ensemble de plateaux correspondant au bassin de d’Isle en amont de Neuvic, à celui de la Dronne en amont de Creyssac, de la Nizonne et de la rive gauche du Bandiat. Les substrats calcaires filtrants des plateaux en sont la cause : dans les calcaires karstifiés, l’eau a beaucoup d’occasions pour disparaître : dolines, gouffres, pertes (du Vern), vallées sèches comblées de grèzes. Elle réapparait en résurgences, en sources puissantes (le Toulon à Périgueux).
Il en est ainsi de l’Auvézère qui voit son débit réduit après Cubjac. Ses eaux infidèles traversent le plateau de Labatut en direction du nord par des voies souterraines et une partie ressort à St-Vincent-sur-l’Isle pour grossir l’Isle dont le débit augmente alors significativement.

Le Périgord Central présente d’amples vallonnements de 150 à 230 mètres d’altitude moyenne. L’essentiel du Périgord Central est drainé par la vallée de l’Isle et ses affluents, au premier rang desquels figurent la Dronne et l’Auvezère. Ces trois rivières creusent des vallées aux dénivelées affirmées, atteignant les 80 à 100 m.
La vallée du Vern (affluent de l’Isle qu’il rejoint à Neuvic) forme un vaste couloir agricole à la direction bien lisible au milieu des collines. Au centre le Vern, ici sans ripisylve, puis la RD 43 ; A droite, les trois fermes du Pigeonnier, de la Picoulie et de Maison Neuve sur la commune de St-Maime-de-Péreyrol ; A gauche au fond, le hameau de Peyrefond implanté en haut de coteau 110 m au-dessus du fond de vallée.

  ROCHE ET SOL

Périgord Central carte géologique

Le Périgord au sens géologique

Le Périgord Central appartient en majeure partie au plateau du Périgord au sens géologique, ensemble calcaire principalement Crétacé (C2 sur la carte), qui comprend également le Ribéracois et le Périgord Noir aux reliefs plus marqués et se prolonge dans les Charentes. A l’approche du Limousin et du Quercy, le Crétacé cède la place aux calcaires jurassiques (J2, en bleu sur la carte) qui apportent quelques particularités paysagères (Chênes pubescents, ambiances plus sèches…), cependant insuffisantes pour dessiner des entités séparées. D’autre part, les parties sommitales conservent fréquemment une couverture tertiaire éocène (e2) à oligocène (g) qui concerne des surfaces assez importantes, y compris dans les secteurs jurassiques sur lesquels elle semble reposer directement, ce qui contribue à atténuer les différences avec la charpente crétacée. Enfin, sur les hauteurs, les altérites et des alluvions très anciennes (tertiaires, c’est-à-dire antérieures aux reliefs actuels), parfois consolidées, contribuent à rompre la monotonie d’ensemble, tandis que des alluvions quaternaires occupent les fonds plats des vallées.

Un contexte favorisant une succession de formes peu contrastées

Vers le nord-ouest, les vallées (Buffebale, Belle, Nizonne, Bandiat) prennent l’orientation est-ouest des plissements qui affectent ici le substrat et contribuent à la diversité des affleurements. Mais en dehors de cette particularité, le relief se ramifie en une succession plutôt régulière de vallées et de crêtes assez peu marquées dans des roches qui ne se prêtent guère aux formes contrastées.
La diversité des substrats oriente celle des sols et de la végétation avec, sur les calcaires, une forte dépendance à la proportion d’argile qui oriente les calcaires durs (Turonien, Coniacien) vers des sols bruns calciques peu épais, et les calcaires crayeux ou argileux (Santonien, Campanien) vers des sols bruns plus épais. Sur les altérites non calcaires ou les alluvions sableuses se développent des sols plus acides.

A l’approche du Limousin et du Quercy, les calcaires crétacés cèdent la place aux calcaires jurassiques caractéristiques des causses périgourdins de Paussac et de Savignac-Cubjac-Thenon. Depuis l’abandon de ces cultures à la fin du XIX ème siècle, les causses sont très forestiers (chênes pubescents, pins noirs...).
Au premier plan, le fond de vallée de l’Auvézère et la rivière au Moulin de Rozier (commune de Cubjac-Auvézère-Val d’Ans). En arrière, le causse est essentiellement forestier, les espaces agricoles se limitant à quelques fonds de vallon sec et à des clairières sommitales.

  AGRICULTURE

Périgord Central carte agriculture

Des productions variées

L’activité dominante du Périgord Central est la polyculture-polyélevage. L’élevage est majoritairement tourné vers les bovins viande, accompagné d’élevage ovin. Il est prépondérant sur les franges nord-est du Périgord Central, au contact des bassins d’élevage du Périgord Limousin et du Bassin de Brive. Les élevages de volailles et de canard gras sont également bien présents.
Les cultures sont pour l’essentiel liées à l’alimentation du cheptel. Au sud de Périgueux, les cultures sont ainsi le plus souvent fourragères. Une partie au nord de Périgueux et jusqu’à Sorges, se distingue par une présence plus importante des cultures (céréales, maïs, oléagineux).
Les vergers de noyers sont une constante des paysages du Périgord Central qui est en grande partie dans l’aire AOC "Noix du Périgord" , avec une densité qui se renforce dans une grande moitié est de l’unité. On note également la présence de quelques vergers de pommiers autour de la vallée de l’Isle.

La fraisiculture du pays Vernois

La fraise a dynamisé l’agriculture du Pays Vernois à partir des années 1950. Sur ces plateaux forestiers, elle a trouvé des sols riches en fer, des pluies de printemps suffisantes et peu de gelées tardives. Cette culture a provoqué des déboisements importants dans les premières décennies, les plants ne pouvant rester en place très longtemps, ils nécessitaient une rotation rapide des parcelles. La culture s’est depuis tournée vers la production hors-sol, sous tunnels plastiques, ce qui évite de faire tourner les parcelles, il suffit désormais de renouveler les sacs de substrat. La fraise occupait 1 300 hectares en 1990 à l’apogée de son développement, elle n’occupe plus que 375 ha, dont 111 en hors-sol, en 2012 mais assure toujours 20 % de la production française.

Le Périgord Central se caractérise par la variété de ses productions agricoles : cultures fourragères, céréales, oléagineux, fraises, cultures fruitières… L’élevage est majoritairement tourné vers les bovins viande, accompagné d’élevage ovin. Les vergers de noyers sont une constante des paysages du Périgord Central avec une densité qui se renforce dans une grande moitié est de l’unité. On note également la présence de quelques vergers de pommiers autour de la vallée de l’Isle.
Au premier-plan à gauche la ferme de Planitreix ; au second plan les hameaux de la Verdenie (à gauche) et de la Morenchie (à droite) dans la vallée du Ravillou (commune de St-Germain-des-Prés). Au premier plan les alignements des vergers de noyers et au fond, on note la tache blanche des filets de protection d’un verger de pommiers.

  ARBRE ET FORET

Périgord Central carte forêt

Une forte présence forestière

Sur le plan forestier, le Périgord Central est la région la plus proche du profil moyen départemental du point de vue des surfaces boisées et de leur typologie. La répartition des boisements est assez régulière et la couverture boisée est très importante : entre 44 % et 50 % selon les secteurs. Seuls les axes des vallées marquent une discontinuité dans la répartition des boisements. Les boisements sont morcelés participant à composer une mosaïque paysagère très imbriquée.
La forêt est très majoritairement privée, mais le Périgord Central compte également quelques petites forêts publiques dont la forêt domaniale de Lanmary à l’ouest de Sarliac, la forêt des Hospices de Périgueux à Trélissac, forêt domaniale de Fosselnagne, la forêt domaniale de St-Félix-de-Reilhac au sud de Rouffignac, la forêt domaniale du Maine au nord de Mouleydier, la forêt communale de Campsegret au sud de Villamblard.











Périgord Central carte peuplement forestier

Une forêt composite

Les feuillus sont majoritaires sur l’ensemble du Périgord Central : chênes pédonculés, chênes pubescents, châtaigniers, dominent les peuplements notamment sur les franges du Périgord Central : au nord-ouest sur le Mareuillais, à l’est sur les causses et au sud.
Mais la présence des conifères (pin maritime, pin sylvestre) n’est pas négligeable. En Périgord Central le pin maritime fait aussi l’objet d’une culture. Ici, les boisements sont morcelés car les niveaux calcaires, proches de la surface, affleurent souvent. Les futaies de pins occupent ainsi une place importante sur une large bande centrale reliant Mussidan à Thiviers.

Des causses forestiers

Jusqu’à la crise du phylloxéra, les vignes occupaient une partie importante des sols calcaires des causses. Depuis l’abandon de ces cultures à la fin du XIX è siècle, les causses sont très forestiers. Les feuillus dominent, en taillis simples de chênes pubescents rabougris ou associés à une futaie, généralement feuillue mais aussi de quelques conifères (pin noir... ). On rencontre ces formations sur les causses de Paussac et de Savignac-Cubjac-Thenon.

Les bois et forêts couvrent entre 44 % et 50 % selon les secteurs du Périgord Central. Les boisements sont morcelés participant à composer une mosaïque paysagère très imbriquée. Les feuillus sont majoritaires mais la présence des conifères (pin maritime, pin sylvestre) n’est pas négligeable.
A gauche, la RD69 serpente dans un vallon sec, bordée par les bois de la forêt domaniale de Lanmary, où alternent feuillus et conifères. (Commune d’Antonne-et-Trigonant)

  URBANISME

Périgord Central carte urbanisation

Une ville carrefour

La ville de Périgueux est installée dans la vallée de l’Isle, au centre du département de la Dordogne, au croisement de deux axes de communications qui fonctionnaient dès l’antiquité : la vallée de l’Isle et une voie terrestre orientée nord-sud. C’est toujours le cas aujourd’hui avec la voie ferrée et l’A89 reliant Bordeaux à Brive par Périgueux et la RN 21 axe nord-Sud reliant Limoges à Agen via Périgueux.

L’agglomération de Périgueux

Territoire à la dynamique de population positive, l’agglomération de Périgueux compte 100 000 habitants dont 30 000 pour la ville de Périgueux. L’accroissement régulier de la population profite largement aux communes de l’agglomération tandis que la population de la ville centre se maintient. Cette dynamique provoque une forte urbanisation sur les communes périphériques (Chancelade, Champcevinel, Trelissac, Marsac-sur-Isle, Coursac, ND-de-Sanilhac, Boulazac-Isle-Manoire…) et plus largement sur les communes dans un rayon de 15 km autour de Périgueux. Avec l’essor de l’automobile, les zones d’habitat s’éloignent des centres, gagnent les coteaux et s’implantent de façon diffuse dans l’espace rural formant un paysage rurbain peu qualitatif.

Un habitat dispersé dans les collines

En dehors de l’agglomération de Périgueux, l’habitat rural est très dispersé en hameaux et fermes isolées que l’on rencontre un peu partout, même dans les endroits les plus reculés.
Les nombreux villages ont gardé des tailles relativement petites, en raison de cet éparpillement. Les implantations des villages se retrouvent dans des situations très variées aussi bien sur des sommets, que sur des versants ou dans les fonds des vallons qui sont fréquemment empruntés par une route.

La ville de Périgueux est installée dans la vallée de l’Isle, au croisement de deux axes de communications qui fonctionnaient dès l’antiquité : la vallée de l’Isle et une voie terrestre orientée nord-sud. L’accroissement régulier de la population de l’agglomération provoque une forte urbanisation sur les communes périphériques (Chancelade, Champcevinel, Trelissac, Marsac-sur-Isle, Coursac, ND-de-Sanilhac, Boulazac-Isle-Manoire…) et plus largement dans un rayon de 15 km autour de Périgueux.
Au premier-plan l’Isle et le canal de Périgueux ; à gauche près de la voie ferrée le musée Vesunna et la cité administrative. Au-dessus de la voie ferrée on note la tache arborée du jardin des arènes. Au centre au second-plan la vieille ville et la cathédrale St-Front avec en arrière le mail des allées de Tourny.

  PATRIMOINE

Périgord Central carte patrimoine culturel

Patrimoine culturel

Le Périgord Central est riche d’un patrimoine rural et urbain présent dans de nombreuses communes. Les protections au titre des sites classés ou inscrits couvrent ainsi de nombreux châteaux et manoirs : Château de Puyguilhem, Châteaux de Montréal et de Maupas à Issac, Château de Lardimalie et son parc à St-Pierre-de-Chignac, Château de Lauterie et ses abords au Change, Château de la Roche-Pontissac à St-Front-d’Alemps, maison de maître de la Grange à Montagnac-la-Crempse, maison de maître de Lachèze à Chourgnac, maison forte de Lâge à Négrondes.
Plusieurs centres anciens de villes et de bourgs sont protégés au titre des sites et couverts par une ZPPAUP ou une AVAP : à Périgueux, Nontron, Excideuil, Brantôme, Bourdeilles. Enfin des sites villageois sont également protégés : hameau des Andrivaux à Chancelade, villages du Change, de St-Jean-de-Côle, de St-Pierre-de-Chignac, Château, église et abords à St-Jory-les-Jabloux, entrée du bourg de Mensignac, bourgs de Ste-Eulalie-d’Ans, de La-Chapelle-Gonaguet, de St-Raphaël, St-Maime-de-Pereyrol.

Dans la vallée de la Dronne, plusieurs sites classés et inscrits couvrent la vallée entre Brantome et Bourdeilles : Bois de la Garenne à Brantôme, Rochers de Rocherel à Grand-Brassac, Site classé et inscrit de la Vallée de la Dronne sur les communes de Bourdeilles, Valeuil, Brantôme.





Périgord Central carte patrimoine naturel

Patrimoine naturel

Le Périgord Central possède des milieux naturels contrastés qui sont couverts par des Znieff :
- la végétation thermophile des causses karstiques (causses de Thénon, Savignac, Cubjac, Paussac), avec des pelouses sèches, des landes à genévriers et des boisements thermophiles à chêne pubescent qui accueillent une flore et une faune mêlant des influences méditerranéennes, atlantiques et montagnardes. Dans le Mareuillais, le plateau d’Argentine bénéficie d’un Arrêté de Biotope et fait partie du réseau Natura 2000 pour sa flore et sa faune inféodée aux milieux calcaires.
- les fonds humides et bocagers des vallées de la Dronne, du Vergt, de la Nizonne, de la Belle.
- les milieux forestiers (bois de Beaussac…)

Le Périgord Central est riche d’un patrimoine rural et urbain présent dans de nombreuses communes. Plusieurs centres anciens de villes et de bourgs sont protégés au titre des sites et couverts par une ZPPAUP ou une AVAP : à Périgueux, Nontron, Excideuil, Brantôme.
Brantôme est couverte par une ZPPAUP depuis 1990 (révisée en 2011) couvrant près de 284 ha, et visant à protéger ce site unique, point de rencontre entre une ile, une abbaye et un bourg.



  BIBLIOGRAPHIE

- SCoT du Périgord Vert, diagnostic territorial - 2019
- AVAP de Périgueux, Drac nouvelle Aquitaine - 2018
- SCoT du Pays de l’Isle en Périgord, diagnostic territorial- 2016
- La chapelle-Gonaguet, diagnostic urbain, CAUE 24, 2015
- ZPPAUP de Brantôme, Drac nouvelle Aquitaine - 2011
- Atlas départemental des sites Dordogne, DREAL Aquitaine, SDAP 24, 2010
- Etude préalable pour l’élaboration de documents d’urbanisme sur la communauté de communes « Causses et Vezère », Arcadi
- Document de référence préalable à l’établissement d’une charte des paysages, DDE24, Diren Aquitaine, 1999
- ZPPAUP d’Excideuil, Drac Aquitaine - 1997
- ZPPAUP de Nontron, Drac Aquitaine - 1991

Voir aussi