Dynamiques et enjeux paysagers du Périgord Central

  DYNAMIQUES

La comparaison des cartes et photos aériennes permet de révéler les évolutions du paysage.

Le Périgord Central à la fin du XIXe siècle

ND-de-Sanilhac - carte d’Etat-Major 1860
A Notre-Dame-de-Sanilhac, les bois occupent les pentes fortes de ce territoire vallonné.
Les écarts sont nombreux et le village n’est guère développé, marqué seulement par la présence de l’église et le rayonnement des chemins qui y mènent.
Savignac-les-Eglises - carte d’Etat-Major 1860
A Savignac-les-Eglises, les vignes et les cultures dominent sur les terres calcaires du causse qui présentent alors un paysage relativement ouvert. Les écarts sont peu nombreux dans le causse. Le village est groupé en pied de coteau à l’écart de l’Isle, seuls les moulins s’étant implantés près de la rivière.

La carte d’Etat-major de 1860 montre un paysage agricole, alternant bois et forêts (vert) sur les pentes les plus fortes, cultures (beige), vignes (gris) et prés humides (vert-bleu) dans les vallées.



Le Périgord Central au milieu du XXe siècle

ND-de-Sanilhac - photographie aérienne 1950-65
A Notre-Dame-de-Sanilhac, les bois ont légèrement progressé par rapport aux espaces agricoles. Les petites parcelles de cultures sont nombreuses, essentiellement sur des replats. Au centre, la route nationale est ombragée par des arbres qui soulignent son tracé.
Savignac-les-Eglises - photographie aérienne 1950-65
A Savignac-les-Eglises, les friches ont envahi le causse, reprenant possession des anciennes vignes. Seuls les terrains sommitaux les plus plats et les fonds de vallons sont encore exploités par de petites parcelles de prés et de champs.

La photographie aérienne des années 1950-65 permet de préciser l’occupation du sol.

Le déclin du vignoble

Le phylloxéra puis le mildiou ont ravagé le vignoble à la fin du XIX ème siècle, les vignes ont alors disparu du paysage du Périgord Central. Les anciennes vignes se sont enfrichées et ont progressivement laissé place à des landes ou à des boisements sur les pentes.

Un petit parcellaire adapté à la traction animale

Le parcellaire cultivé est de très petite taille, les parcelles sont presque toutes de taille inférieure à 1ha. De nombreux arbres fruitiers sont implantés dans les parcelles ce qui témoigne d’une agriculture encore très largement vivrière et peu mécanisée. Routes et chemins sont fréquemment accompagnés d’arbres ou de haies.



Le Périgord Central aujourd’hui

ND-de-Sanilhac - photographie aérienne 2018
ND-de-Sanilhac, situé à seulement 8 km au sud de Périgueux, subit directement la pression urbaine de l’agglomération. Bien desservie par la RD6021 et la RD6, la commune a vu se développer un habitat résidentiel important qui a pu profiter d’un foncier disponible et bon marché. Lotissements et zones d’activités contribuent à créer un paysage rurbain peu structuré.
Savignac-les-Eglises - photographie aérienne 2018
A Savignac-les-Eglises, les landes ont évolué vers un boisement de chênes pubescent qui couvre désormais presque entièrement le causse. Une carrière exploite la roche calcaire pour la production de granulat. Le village s’est considérablement développé s’étirant désormais sur 1.3 km de long.

La photographie aérienne contemporaine met en évidence de nombreuses évolutions.

Des bois aux dynamiques contrastées

Le Périgord Central présente des évolutions contrastées selon les secteurs. Si les boisements ont globalement continué à progresser aux dépends des espaces agricoles et surtout des prés des terres maigres ou pentues, par endroits ils ont reculé au profit des espaces agricoles (fraisiculture du pays vernois) ou urbains (agglomération de Périgueux).

L’agrandissement parcellaire et la raréfaction des cultures

La taille des parcelles a augmenté pour s’adapter au travail mécanisé, les parcelles de 10 ha et plus sont désormais fréquentes. Dans le même temps, les arbres ont quasiment disparu du parcellaire. Les cultures sont moins nombreuses, traduisant la spécialisation du Périgord Central vers l’élevage.


  ENJEUX PAYSAGERS

Dans le Périgord Central, les enjeux paysagers principaux tiennent à la maitrise de l’urbanisation, au maintien de l’équilibre entre agriculture et forêt, et à la mise en valeur des vallées.

Cliquer sur le bloc-diagramme pour faire apparaitre les principales pistes d’actions


Limiter et recomposer l’urbanisation

L’agglomération de Périgueux a vu son paysage considérablement évoluer avec une forte progression de l’urbanisation autour de la ville ancienne mais aussi une diffusion bâtie sur un large territoire. Habitations et zones d’activités se sont étalées largement sur les terres agricoles, en périphérie des bourgs et des hameaux, mais aussi de façon dispersée ou bien déconnectée des centres anciens.
L’image des villes repose également sur la qualité urbaine et paysagère de leurs périphéries et de leurs entrées. Il est important de veiller à l’aménagement des pénétrantes et des voies de transit, d’affirmer les entrées de villes, d’atténuer les effets coupures dus aux voies, de créer des quartiers cohérents reliés au centre, de gérer les limites de la ville. Une recomposition de l’existant s’impose parfois pour retrouver des liaisons entre des opérations construites au coup par coup en se tournant le dos.
A une autre échelle, les extensions bâties mal positionnées altèrent la lisibilité de la silhouette des bourgs et des villages. L’urbanisation linéaire et le mitage desservent la qualité des paysages en le banalisant, créant des premiers plans qui occultent les vues. La façon dont les nouvelles habitations sont organisées et connectées au reste du bourg, ou de la ville, conditionne la qualité des lieux. L’enjeu est de créer de véritables quartiers plutôt que des lotissements stéréotypés en vase clos sans aucun lien avec la logique urbaine du bourg. Une inversion de la tendance à l’étalement et à l’artificialisation des sols est nécessaire pour participer à un paysage de qualité.

Pistes d’actions envisageables :
- Prôner un développement durable et économe de l’espace dans les documents d’urbanisme. Interdire l’urbanisation linéaire et le mitage.
- Donner aux espaces agricoles une reconnaissance et une protection forte leur permettant de rivaliser avec la pression foncière urbaine. Eviter la fragmentation des espaces agricoles.
- Affirmer les entrées, requalifier les voies d’accès, les pénétrantes, les boulevards.
- Améliorer les abords des zones d’activités en façade sur la route. Qualifier et aménager les espaces publics le long des voies dans les zones de développement (zone commerciale, équipement, habitat).
- Dynamiser les centres bourgs pour inciter la restauration des habitations. Faire évoluer le bâti ancien en centre bourg pour mieux correspondre à la demande actuelle (restructuration d’îlots).
- Requalifier les extensions urbaines de l’agglomération en faisant appel à l’urbanisme végétal en lien avec le réchauffement climatique.
- Envisager d’autres formes d’urbanisation que le lotissement au profit de quartiers reliés avec le centre bourg. Créer de nouvelles voies et un maillage viaire.
- Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs. Etre vigilant sur l’emplacement, les volumes et les couleurs des nouvelles habitations.
- Soigner les périphéries des villages. Instaurer des transitions avec les espaces naturels ou agricoles : plantations, chemin de tour de village.
- Préserver un maillage de chemins autour des villages.


Conserver des ouvertures agricoles diversifiées

Dans ces paysages fortement boisés, les clairières agricoles offrent des ouvertures lumineuses, des transparences ou encore des vues lointaines et évitent ainsi une homogénéisation de ce territoire par la forêt. Le maintien de terres non boisées et d’une agriculture active constitue donc un enjeu important dans la perception de ce paysage. Ces ouvertures agricoles, formant parfois de petits plateaux, voient parfois leur composition se simplifier avec la disparition de l’arbre agricole (haie, verger, isolé) et l’agrandissement des parcelles. Les ponctuations arborées y jouent pourtant un rôle paysager important, créant des jalons et des points de repères. Une vigilance est nécessaire pour évider un dénudement trop important, entrainant une certaine monotonie. Le maintien d’une diversité passe par l’implantation, la conservation, le renouvellement des arbres isolés, des bosquets, des haies ou rideaux, des vergers et des ripisylves, qui modulent l’échelle du paysage et animent les ouvertures. Il est également important d’y maitriser les développements bâtis des villages et des hameaux pour conserver un paysage agricole harmonieux.

Pistes d’actions envisageables :
- Conserver l’équilibre et l’harmonie entre les différents éléments du paysage : prairies, cultures, vergers, bosquets, bois.
- Préserver et renouveler les arbres (haies, arbres isolés, rideaux) qui accompagnent les parcelles. Concilier le maintien de la trame arborée et l’évolution du parcellaire.
- Maintenir une diversité de taille de parcelles. Limiter la taille des parcelles, notamment sur les pentes, éviter les regroupements trop importants.
- Cibler les actions de replantations sur les secteurs qui se sont le plus ouverts.
- Surveiller la progression des friches et des micro-boisements, vecteurs de fermeture du paysage. Eviter toute plantation forestière sur les parcelles agricoles.
- Entretenir et replanter des alignements d’arbres le long des routes.
- Maintenir ou créer un réseau de chemins agricoles accessibles sans culs de sac, surtout en périphérie des villages. Planter le long des chemins.
- Gérer et planter les abords des villages tout en veillant à ne pas les masquer. Planter les abords des nouvelles constructions.
- Eviter le mitage par l’urbanisation au sein des clairières.


Veiller à la composition des boisements et des lisières

Les boisements constituent la majeure partie des horizons, la toile de fond et les limites des vues dans les paysages du Périgord Central. Leur gestion et leur composition ont un fort impact dans la perception de ce territoire. Cela peut être pour les vues lointaines des lisières dans les ondulations des collines, ou des vues plus rapprochées dans les vallées où la pente des coteaux rend les bois très prégnants. Il est important de veiller entre autre à la proportion de conifères par rapport aux feuillus ainsi qu’aux modes de gestion et d’exploitation des bois. La taille du parcellaire et sa « géométrie », notamment sur les versants, demande une vigilance pour éviter une artificialisation ou un effet de mitage du manteau forestier. La souplesse des formes et la diversité des transitions entre peuplements, des lisières variées et entretenues, sont autant d’éléments qui permettent d’obtenir des boisements harmonieux. Les problèmes s’estompent dès lors que le peuplement retrouve une diversité, soit par des parcelles mixtes, mélangeant feuillus et conifères, soit par une gestion jardinée évitant les coupes à blanc. Le traitement des lisières devrait être différencié afin qu’elles ne soient pas trop opaques ou monotones. Toutes ces attentions concourent à offrir un aspect plus « jardiné » et diversifié de la forêt, en accord avec ce paysage composite.

Pistes d’actions envisageables :
- Planter et gérer en tenant compte des formes générales du paysage et du relief.
- Limiter les boisements monospécifiques. Privilégier les peuplements de feuillus ou mixtes sur les versants les plus exposés visuellement.
- Proposer des plans de gestion respectueux de l’environnement et cohérents entre eux sur un vaste périmètre.
- Limiter les coupes à blanc. Préserver des arbres et des bosquets afin d’amoindrir l’impact visuel de la coupe et d’assouplir la forme de la parcelle exploitée. Favoriser une gestion forestière en futaie jardinée, qui maintient une couverture forestière permanente.
- Eviter les microboisements ou les plantations monospécifiques de conifères.
- Préserver des espaces dégagés autour des villages et des hameaux.
- Maintenir un réseau de chemin accessible. Concilier propriété privée des bois et accès public.
- Maintenir des lisières forestières de qualité le long des chemins et des routes. Privilégier les boisements mixtes ou feuillus sur les lisières les plus visibles. Eviter de planter uniquement des conifères en lisière.
- Prévoir une gestion différenciée de la lisière : augmenter la fréquence de l’élagage et des éclaircies des premiers rangs. Préserver et mettre en valeur des arbres remarquables.


Maintenir la lisibilité paysagère des vallées et de l’eau

A travers les collines et vallons du Périgord Central, au paysage relativement fermé et boisé, les vallées offrent des clés de lecture appréciables. Ces longs couloirs parcourent linéairement ce territoire et jouent un rôle structurant dans la perception. Par exemple, la Vallée de la Vern, assez large, met en scène, y compris sur ses versants, des tonalités remarquables de prairies bocagères. Ou encore la vallée de la Dronne qui allie points de vues et intimité des fonds ; ou bien la vallée de l’Isle, tout en corridor boisé, tournée sur elle-même. Chaque vallée à une identité propre qui doit guider les actions potentielles de préservation ou de mise en valeur de ses paysages. A chaque fois des priorités et un équilibre sont à rechercher entre la présence de l’arbre (isolé, en haie, en rideaux, en versants boisés), les ouvertures des prairies ou des cultures, les écrans boisés (peupleraie, bois) ou encore les points de vue. Il ne faut pas oublier les versants boisés dont la composition et l’étendue ont un fort impact dans la lecture du paysage. Les vallées sont aussi l’occasion de côtoyer la présence de l’eau. L’entretien des cours d’eau, leur accessibilité, la mise en valeur des ponts, la gestion des fonds et des ripisylves, le maintien et le renouvellement des haies, participent à produire un paysage attractif. Cela vient également appuyer la démarche Trame verte et bleue des liaisons écologiques.

Pistes d’actions envisageables :
- Valoriser les caractéristiques paysagères propres de chaque vallée.
- Conserver ou instaurer un équilibre entre gestion agricole et préservation des milieux naturels qui constituent des paysages particuliers.
- Maintenir la présence de l’arbre (haie, arbre isolé…) qui ponctuent les prés et les champs mais tout en veillant à ne pas refermer le fond de vallée.
- Pérenniser l’ouverture des fonds de vallée. Refaire communiquer les ouvertures successives des fonds, maintenir des perspectives.
- Porter une grande attention aux boisements des versants (étendues, formes, composition) qui cadrent les vallées et sont très visibles.
- Conserver un cordon de prairies en fond de vallée le long de l’eau.
- Gérer la ripisylve pour en faire un point de repère qui signale la présence de l’eau.
- Donner accès au cours d’eau. Créer ou rouvrir des chemins. Retrouver des emprises publiques le long des cours d’eau dans ou à proximité des villages.
- Ouvrir des vues depuis les routes suivant les fonds de vallée et depuis les routes des versants.
- Donner à voir le cours d’eau, ouvrir la végétation aux abords des ponts qui constituent des points de découverte privilégiés des cours d’eau. Mettre en valeur les petits ouvrages autour de l’eau.
- Utiliser les leviers d’actions de la politique Trame Bleue/Trame Verte.


Conforter les centres bourgs et soigner les espaces publics

L’étalement urbain, tel qu’on peut le constater dans l’agglomération de Périgueux, créé des territoires oscillant entre le périurbain et le rurbain ou les paysages se brouillent, perdant leur cohésion et leurs repères. Dans ce contexte, il devient important d’affirmer des centralités bien identifiables et attractives, constituant des repères incontournables ainsi que des lieux de vie. Dans les conurbations, les espaces publics sont un outil de composition de l’espace permettant de donner des points de repères (place centrale, esplanade, avenues, rues, passages, parc…) et de relier les opérations d’urbanisme à leur entourage. La présence de l’eau peut être une opportunité pour structurer les espaces publics et leur donner un sens. Un centre bourg animé avec des espaces publics de qualité joue un grand rôle pour l’image de la commune. L’entrée du bourg doit marquer le passage de la route à la rue et donner une image positive annonçant la qualité interne des lieux. Dans les environnements ruraux, il est important que l’aménagement des espaces publics conserve une belle simplicité. La préservation de terres agricoles pour éviter une artificialisation des sols par les nouvelles urbanisations implique de recentrer l’attention vers une dynamisation des centres bourgs. Des actions pour restaurer et redonner vie aux habitations anciennes délaissées, mutualiser les parcelles vides pour densifier, plutôt que de systématiquement construire en périphérie du bourg, s’imposent pour proposer de nouvelles façons d’habiter ensemble.

Pistes d’actions envisageables :
- Prendre en compte les logiques d’implantation du bourg dans son site, valoriser les éléments qui donnent au bourg son côté unique.
- Aménager les entrées pour marquer une transition vers le bourg.
- Créer des liaisons, supports d’espaces publics, entre les différents quartiers nouvellement construits ou plus anciens. Donner une place aux circulations douces.
- Créer des espaces publics structurants dans les nouveaux quartiers autour de la ville centre. Retrouver des centralités.
- Mettre en valeur les places. Trouver un équilibre entre stationnement et convivialité des espaces publics.
- Trouver un vocabulaire simple mais de qualité pour les aménagements des espaces publics.
- Utiliser l’arbre à bon escient pour structurer l’espace des entrées (alignement) ou des places (mail).
- Prévoir dans toute extension urbaine des espaces publics structurants en lien avec le centre bourg.
- Acquérir, le cas échéant, des « dents creuses » aux endroits stratégiques pour accueillir des espaces publics.
- Recomposer des espaces publics avec l’eau. Mettre en scène les façades urbaines sur la rivière. Valoriser le passage de l’eau comme fédérateur d’espaces publics.
- Aménager des tours de village attractifs en complément du centre ancien.
- Valoriser le patrimoine bâti dans toute sa diversité.
- Favoriser l’occupation des maisons anciennes délaissées. Redynamiser l’habitat en centre bourg. Accompagner les mutations du bâti pour s’adapter aux usages d’aujourd’hui.


Valoriser les itinéraires routiers et les voies « douces »

Avec son système routier convergeant vers Périgueux, l’agglomération offre de multiples voies de communications très empruntées, constituant une vitrine primordiale de ce territoire et donnant à voir les paysages à une majorité de personnes. Les approches de Périgueux sont particulièrement sensibles compte tenu du développement périurbain et de leur usage quotidien, de transit ou de desserte locale. Il est important de préserver la qualité de ces perceptions et de maîtriser les abords de la voie, souvent sollicités par un développement urbain. L’organisation et la maitrise de l’urbanisation le long de ces voies contribue fondamentalement à leur image de marque. Chaque voie met en avant des atouts du paysage à valoriser : vue, présence de l’eau, couloir d’une vallée, basculement du relief… Tout le vocabulaire routier (signalétique, glissières, ouvrages) a également une importance dans la qualité des itinéraires et doit s’adapter au contexte avec simplicité. Les carrefours constituent des moments de réorientation et de ralentissement qui sont aussi des moments de découverte du territoire à soigner. En prolongement des routes, la connexion avec les chemins apporte autant d’occasion d’arpenter le paysage à une autre vitesse.

Pistes d’actions envisageables :
- Soigner le paysage perçu depuis les grands axes. Garder des vues.
- Mettre en place des chartes d’itinéraires. Pérenniser et planter des alignements d’arbres sur des itinéraires choisis. Élaborer des plans de gestion des dépendances vertes et des alignements d’arbres.
- Aménager des aires d’arrêt attractives aux endroits clés du paysage. Les relier à des réseaux de chemins existants.
- Aménager les entrées et les traversées de bourg. Maîtriser l’urbanisation limitrophe de la voie, autour des carrefours ou des échangeurs.
- Améliorer les abords des zones d’activités en façade sur la route. Limiter l’affichage publicitaire et les enseignes en entrée de bourg.
- Porter une attention à l’aménagement des carrefours. Privilégier un aménagement de la périphérie plutôt que de la galette centrale des giratoires.
- Valoriser les événements jalonnant les parcours (pont, point de vue, point de basculement).
- Retrouver des réseaux de chemins à des endroits stratégiques pour percevoir le paysage : belvédère, berges de l’Isle, connexion entre opérations urbaines.
- Préserver un maillage de chemins autour des villages et des bourgs.


Révéler la spécificité des causses

Suite à la disparition de la vigne, à la réduction du pacage et de la culture sur ces terres difficiles et pauvres, le paysage des causses s’est refermé au fil du temps. La recolonisation forestière des terrains enfrichés, a contribué à effacer une partie de ce qui fait la spécificité des causses : pierre calcaire affleurante et murets, bories, pelouses calcaires sèches, résurgences ou ruisseaux, clairières jardinées et diversifiées… La notion de causse reste pourtant très évocatrice dans les mémoires et ne laisse personne indifférent. La mise en valeur de ces paysages passe peut-être par une gestion basée sur des systèmes novateurs, des aides spécifiques à mettre en place avec une maitrise foncière et une agriculture différente sur d’autres modes de rentabilité. Il peut aussi être décidé de rouvrir des lieux clés, stratégiquement situés, pour redonner à ce paysage une plus grande attractivité, ou par la gestion spécifique d’itinéraires et de leurs abords.

Pistes d’actions envisageables :
- Identifier des ensembles ou des lieux spécifiques, offrant un potentiel de mise en valeur.
- Favoriser la conservation et la restauration des cabanes de pierre sèche ou bories.
- Préserver et réparer les murets le long des routes et des chemins.
- Mettre en valeur des réseaux de murets en recréant une activité agricole ou une gestion assistée, qui soit bien visible depuis une route. Mettre en valeur les abords des routes (gestion des lisières, mise en valeur des petits évènements, ouverture de sections en belvédère ou offrant une vue, visibilité des falaises ou des fronts rocheux).
- Ouvrir des points de vue depuis les hauts. Gérer les parties hautes qui ont un coté plus attractif.
- Créer des boucles de chemins autour des villages. Trouver des itinéraires proposant des perceptions contrastées.
- Proposer des conventions de gestion pour les pelouses sèches, avec un pâturage spécifique.
- Favoriser la perception de l’eau : sources, rivières, résurgences, pertes (du Vern), de l’eau souterraine.
- Soigner les entrées et les abords des carrières. Mettre en scène le travail sur la roche. Mettre en valeur les anciennes carrières.
- Réhabiliter et valoriser le patrimoine bâti des villages et des hameaux. Mettre en valeur la pierre dans les espaces publics.


Soigner la qualité des bâtiments agricoles et de leurs abords

Dans ces paysages de vallées, de clairières et de plateaux cultivés, les fermes sont régulièrement réparties et révèlent une activité qui participe grandement au dynamisme local. Les sièges d’exploitations conjuguent d’anciens bâtiments patrimoniaux et des hangars, isolés ou non, qui méritent une attention particulière pour participer à la qualité des paysages. Ces constructions sont souvent en rupture avec l’existant en raison des mises aux normes ou de l’évolution des techniques. Leurs volumes, leurs matériaux ou leur couleur n’ont pas toujours fait l’objet d’une réflexion pour conserver une certaine harmonie avec leur situation et leur entourage. Leur localisation et leur qualité architecturale (volumes, matériaux, couleurs…), ainsi que l’aménagement de leurs abords (plantations, chemin, transition avec les prés) peut participer à mieux inclure les nouveaux bâtiments dans le paysage.

Pistes d’actions envisageables :
- Eviter les implantations trop visibles : en crête, en entrée de village ou en bord de route.
- Soigner l’architecture des bâtiments (volumes, matériaux), fractionner les volumes.
- Privilégier des bâtiments de teinte sombre, plus discrets dans le paysage.
- Soigner l’entrée de la ferme. Planter des arbres isolés ou alignés le long du chemin d’entrée.
- Sensibiliser les propriétaires à l’intérêt du bâti ancien. Prendre en compte la valeur patrimoniale des anciennes fermes. Maintenir un espace entre le bâti ancien et les nouveaux hangars. Prendre garde à la concurrence visuelle des hangars avec le bâti ancien.
- Planter aux abords des bâtiments pour faire une transition avec le paysage. Utiliser des essences locales adaptées au contexte ou des vergers.
- Installer les stockages dans des lieux discrets en arrière-plan.


Valoriser des lieux singuliers du Périgord Central

Brantôme jouit d’une situation très particulière. Elle est adossée à un coteau abrupt et boisé, entaillé par la rivière, formant ainsi un petit cingle. La ville ancienne est comme une ile, entourée par la Dronne et son bras. Certains la présente comme un « ilot de pierre, enlacé par son cours d’eau, au pied d’une falaise »… Le rapport à l’eau ou encore la présence d’un patrimoine bâti remarquable avec l’abbaye, sur les chemins de St-Jacques-de-Compostelle, composent un ensemble unique de grande qualité. Autour de cet ensemble patrimonial, l’écrin est toutefois beaucoup moins flatteur et les approches et entrées mériteraient qu’un plus grand soin soit apporté à leurs aménagements.
Vergt est une bastide au plan régulier, implantée dans le fond de la vallée du Vern. Des places fédèrent l’urbanisation, créant de belles centralités autour de la halle ou d’un mail de platanes.
Autour du bâti dense de la bastide et des extensions du XIX et du début du XX ème, la ville s’est étendue, étirant un tissu urbain plus lâche le long des routes proches. Zones commerciales ou d’activités, lotissements ou habitations isolées constituent aujourd’hui la première image du bourg, offrant un visage bien éloigné de la qualité urbaine de la bastide.

Pistes d’actions envisageables :
Pour Brantôme :
- Préserver la qualité historique du bourg et de l’abbaye dans son site.
- Mettre en valeur les bords de la Dronne. Aménager un tour de l’ile. Envisager un point de vue sur Brantome depuis le coteau en belvédère.
- Poursuivre l’aménagement du centre-bourg sur les petites rues et ruelles.
- Favoriser l’occupation des maisons anciennes délaissées. Redynamiser l’habitat en centre bourg. Accompagner les mutations du bâti pour s’adapter aux usages d’aujourd’hui.
- Mettre en valeur les abords de la RD939 E2 menant à la ville ancienne.
- Soigner les abords de la zone d’activité en entrée de ville le long de la RD 939. Avoir une exigence de qualité à la hauteur du cœur patrimonial de Brantome.
- Maitriser l’urbanisation linéaire et le mitage autour du bourg. Préserver l’écrin agricole et les coupures d’urbanisation.
Pour Vergt :
- Veiller au maintien d’un centre de bastide vivant et attractif.
- Révéler le passage du Vern.
- Mettre en valeur les entrées vers le cœur de la bastide.
- Aménager avec soin les abords de la RD 8 au contact de l’urbanisation.
- Améliorer les abords des zones d’activités en entrée de bourg le long de la RD8 et de la RD 45.
- Maitriser l’étalement urbain et densifier les secteurs urbanisés. Créer de nouvelles places pour articuler les nouveaux quartiers à l’existant.