Paysage et forêt : les enjeux exprimés par les habitants
En quelques mots
Malgré leur forte présence, les forêts ont été peu explorées lors des ateliers, peut-être parce que les participants ont privilégié des lieux ou la vue portait loin. Les bois et forêt ont par contre été interprétés comme des éléments du paysage, ouvrant ou fermant les horizons. Tous s’inquiètent de leur progression régulière, suivant le repli agricole, qui contribue à refermer les paysages. La forêt est vécue comme un espace de nature, de promenade et de cueillette, mais aussi de production. Ses mutations liées à la gestion forestière sont parfois mal comprises et acceptées : coupes à blanc et plantations de conifères font, là comme ailleurs, l’objet de polémiques et de débats.
Plusieurs enjeux apparaissent :
Eviter la fermeture des paysages
Concilier production sylvicole et forêt de loisirs
Les points forts exprimés
La forêt omniprésente | En Dordogne, y a des bois partout : on manque pas d’arbres !
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La forêt accessible | Ici, la forêt est ouverte, les gens peuvent librement circuler dans les bois. Il n’y a pas d’essences remarquables, mais ce sont de beaux arbres, une forêt qui vit. Cours-de-Pile Il n’y a pas vraiment de sylviculture, c’est juste pour du bois de chauffage. Et puis il y a la cueillette, la chasse, la promenade. Ici c’est d’abord une forêt de loisir ou d’autoproduction. Cours-de-Pile Attention, ici les champignons c’est sérieux ; le cèpe il y a une économie derrière. St-Sulpice-de-Mareuil |
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Les évolutions relevées
La parcelle de conifère à la place des feuillus |
Avant s’étaient des châtaigniers, des feuillus, ils ont tout coupé. Les laricio, c’est moche ! Ce ne sont pas des arbres d’ici. Ils sont tous pareils, c’est monotone. St-Sulpice-de-Mareuil Les conifères alignés ça fait plantation, c’est pas naturel. St-Sulpice-de-Mareuil Il y a des associations qui se remuent pour promouvoir des plantations multispécifiques, ils militent contre les plantations de pins. Vu de l’intérieur, côté propriétaires forestiers, on se demande de quoi ils se mêlent. St-Sulpice-de-Mareuil Les taillis de châtaignier ont été surexploités. Sur ces terrains pauvres et souvent secs, ça a affaibli les souches et il y a aussi la maladie de l’encre qui attaque les racines. Quand les taillis dépérissent, on n’a pas beaucoup d’alternatives à proposer aux propriétaires forestiers. Les seuls autres arbres qui acceptent des conditions aussi frugales, ce sont les pins noirs ou Laricio. Dans 80% des cas, c’est ce qui va être planté. Rouffignac-St-Cernin-de-Reilhac Le laricio, c’est une essence à croissance lente, et en plus les sols ici sont pauvres. Faut être patient : on va faire les premiers prélèvements vers 40 ans et ensuite on va en faire régulièrement jusqu’à 80 ans environ. St-Sulpice-de-Mareuil |
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La coupe à blanc et le chantier forestier |
Les paysages évoluent. On s’inquiète des coupes, mais la forêt est toujours omniprésente. Rouffignac-St-Cernin-de-Reilhac Quand j’ai fait la coupe (à blanc) j’ai laissé 40 m le long de la route ou je n’ai pas coupé : ça passe mieux. Mettre des arbres (feuillus), pour cacher des arbres (pins), c’est quand même drôle non ? St-Sulpice-de-Mareuil Le problème c’est la coupe à blanc, on fait table rase, il n’y a plus rien. St-Sulpice-de-Mareuil Après les coupes, c’est pas nettoyé, il y a du bois laissé en place, c’est sale et pas accueillant. Ce qui pousse après, c’est tout de travers. Rouffignac-St-Cernin-de-Reilhac |
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La vue qui se referme | J’avais le souvenir d’une belle vue, c’est fermé maintenant. On ne se rend pas compte au jour le jour, mais le paysage se referme beaucoup. Sur une dizaine d’années ça se voit ! St-Sulpice-de-Mareuil Les boisements gagnent de plus en plus. Tout se bouche. St-Sulpice-de-Mareuil Il y a plein d’arbres qui envahissent le coteau, on a peur pour plus tard, ce que je crains c’est la mer verte (les bois). St-Sulpice-de-Mareuil Les coteaux sont très homogènes, boisés, donc c’est ennuyeux, on ne voit pas grand-chose. On aimerait un paysage plus animé. St-Sulpice-de-Mareuil Avant, on taillait et on faisait des fagots, on n’avait pas des grands arbres comme maintenant. St-Sulpice-de-Mareuil C’est dommage on voit de moins en moins le château dans ce panorama, les arbres ont poussé. Les ouvertures se ferment et les bois désordonnés apparaissent. Rouffignac-St-Cernin-de-Reilhac Il y a un moulin dans le fond de la vallée mais on ne le voit plus maintenant car cela a poussé. Tout est planqué par les arbres. St-Sulpice-de-Mareuil Le fond de la vallée est en dessous tout boisé, avant il y avait des prairies. St-Sulpice-de-Mareuil |
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La peupleraie écran du fond de vallée |
La peupleraie masque la vue sur le village, on en voit plus que la moitié. St-Sulpice-de-Mareuil La peupleraie près des cluzeaux c’est dommage, ça masque ce patrimoine. St-Sulpice-de-Mareuil Il y a 5 ans, on voyait encore moins le village, une partie des peupliers a été coupée, ça dégage un peu la vue. Mais qu’est-ce qu’ils vont mettre à la place : une prairie ou des peupliers ? St-Sulpice-de-Mareuil |
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La coupe qui ouvre la vue | Sous le château il y avait des épicéas qu’on a petit à petit enlevés pour ouvrir les vues. St-Sulpice-de-Mareuil |
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Les maisons dans les bois | Il y a des maisons dans ou en bord de forêt : on les voit moins, mais est-ce que c’est un exemple à suivre ? Ça pose des questions vis à vis de la gestion forestière ou de la lutte contre l’incendie ; il vaut mieux laisser un espace-tampon entre les bois et les maisons. Cours-de-Pile L’urbanisation dans les boisements pose des problèmes pour l’accès et l’exploitation. Cours-de-Pile |
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Les enjeux évoqués
Eviter la fermeture des paysages |
Le paysage s’enfriche sur les pentes. Il y a moins d’agriculteurs donc les terrains qui ne sont pas bons et pas mécanisables ne sont plus gérés. Rouffignac-St-Cernin-de-Reilhac Il y a des parcelles difficiles à faire, on les laisse tomber pour boiser à la place. St-Sulpice-de-Mareuil Il y a un risque de déprise forte, avec la diminution du nombre d’éleveurs, le problème d’entretien des espaces sera important. St-Sulpice-de-Mareuil C’est bien quand on a des vues sur la campagne autour depuis le village, faudrait que l’on s’en préoccupe car c’est important. Rouffignac-St-Cernin-de-Reilhac |
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Concilier production sylvicole et forêt de loisirs |
Ici, c’est de la petite propriété. Il n’y a pas beaucoup de plan simple de gestion. La propriété est très éclatée. Il y a plein de bois qui ne sont pas gérés, les gens les ont pour les champignons ou la chasse. St-Sulpice-de-Mareuil Le problème, c’est les nombreux propriétaires qui n’habitent plus dans le département. Beaucoup ne savent même pas ou sont leurs bois. St-Sulpice-de-Mareuil Le dépérissement des châtaigniers est un problème, sur ces parcelles pauvres quand le châtaignier ne tient plus on n’a pas beaucoup d’alternatives : on peut tenter les pins noir ou laricio. St-Sulpice-de-Mareuil Malgré tout, la forêt c’est le premier secteur économique ici, cela fait vivre de nombreuses personnes avec la transformation du bois. St-Sulpice-de-Mareuil En forêt privée, on ne plante plus les essences traditionnelles, pour la valorisation aujourd’hui c’est des résineux, il n’y a plus de promenade, de champignons … Rouffignac-St-Cernin-de-Reilhac Les pins, ça irait si c’était pas toujours après une coupe à blanc. Pourquoi on les mélangerait pas avec des feuillus. St-Sulpice-de-Mareuil |
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