Repères géographiques de la Vallée de l’Isle

  RELIEF ET EAU

Vallée de l’Isle carte relief et eau

Une vallée en deux séquences

La vallée de l’Isle présente un profil contrasté qui définit nettement deux séquences :
A l’est, en amont de Mussidan, l’Isle a sculpté une vallée relativement encaissée, aux coteaux affirmés, dominant le fond de vallée de 60 à 80 m. Le fond de vallée est plat, large de 1,5 à 2 km.
A l’ouest, en aval de Mussidan, la vallée s’élargit, le fond de vallée atteint 3 km de large et présente une terrasse alluvionnaire, très large au sud, formant un niveau intermédiaire surélevé de 10 à 15 m. Les coteaux moins affirmés, dominent le fond de vallée de 40 à 50 m.

L’Isle, une voie entre Atlantique et Périgord

L’Isle a été une voie commerciale importante entre l’Atlantique et le Périgord. Dans la première moitié du XIXe siècle elle a été aménagée pour favoriser la navigation : 41 écluses ont été construites sur 143 km depuis Périgueux jusqu’au confluent à Libourne. Au besoin, ces écluses ont été placées parfois sur des dérivations en site propre (canal de Périgueux, canal d’Anesse, canal de Gravelle à St-Astier). L’Isle recevait une batellerie semblable à celle de la Dordogne, à savoir majoritairement des coureaux portant jusqu’à cent tonnes. Le développement du chemin de fer et du transport routier a entrainé le déclin progressif du transport fluvial. L’Isle a été radiée de la nomenclature des voies navigables en 1957. Elle fait depuis l’objet d’un projet de réhabilitation pour le tourisme.
L’Isle présente des fluctuations saisonnières de débit fort marquées, les crues peuvent être très importantes, compte tenu de la taille étendue du bassin versant. L’Isle a permis le fonctionnement de nombreux moulins, de papeteries, de fonderies, alimentés par l’énergie hydroélectrique.

A l’est, en amont de Mussidan, l’Isle a sculpté une vallée relativement encaissée, aux coteaux affirmés, dominant le fond de vallée de 60 à 80 m. Le fond de vallée est plat, large de 1,5 à 2 km.
Au premier-plan, l’urbanisation étalée d’Annesse-et-Beaulieu ; au centre l’alignement rectiligne soulignant le canal d’Annesse, recoupant le méandre de l’Isle ; en arrière-plan on note les coteaux affirmés et la tache claire de l’urbanisation de Saint-Astier.

  ROCHE ET SOL

Vallée de l’Isle carte géologique

Trois niveaux de terrasses

A l’aval de Périgueux, l’Isle entaille successivement le plateau calcaire crétacé du Périgord Central puis plus largement, à partir de Mussidan, les bas plateaux tertiaires de la Double et du Landais qu’elle sépare.
Bien qu’assez plat, le fond de vallée présente des variations d’altitude de quelques mètres qui correspondent à une succession de terrasses quaternaires.
La basse terrasse holocène limono-sablo-argileuse longe la rivière sur toute sa longueur. Les terrasses suivantes, peu différentes les unes des autres en termes de composition, mais d’épaisseurs variables, sont lisiblement situées quelques mètres au-dessus de la plus basse.
Enfin, nettement au-dessus de cet ensemble de fond de vallée, un ultime niveau de terrasse à matrice sablo-argileuse rubéfiée, plus riche en galets, coiffe le substrat géologique des bas versants, formant un replat en balcon, surtout visible en rive droite (Saint-Laurent-des-Hommes, Montpon-Ménestrol).

L’étagement de la rive droite

Il en résulte alors un étagement assez net entre ces 3 niveaux (holocène, ensemble des terrasses intermédiaires, haute terrasse), qui contraste avec les pentes plus régulières de la rive gauche, surtout à partir de Saint-Laurent-des-Hommes.
La haute terrasse a été exploitée en petites carrières dont la reconversion explique localement l’abondance des étangs situés sur le replat (Les Renardières, Jauviac, le Pendu...).
Les sols bruns, plutôt siliceux mais parfois calcaires au bord de l’Isle, peuvent présenter des secteurs hydromorphes accueillant quelques formations tourbeuses.
Au chapitre des curiosités, la présence d’une source pétrifiante dans le fond de vallée, à Sourzac, a permis une accumulation locale de travertin formant une butte post-glaciaire où est édifiée l’église.

Bien qu’assez plat, le fond de vallée présente des variations d’altitude de quelques mètres qui correspondent à une succession de terrasses quaternaires. La haute terrasse a été exploitée en petites carrières dont la reconversion explique localement l’abondance des étangs.
Au premier-plan, l’A 89 serpente en pied de coteau ; au centre, la gravière de Moulin-Neuf a généré plusieurs étangs en fond de vallée de l’Isle.

  AGRICULTURE

Vallée de l’Isle carte agriculture

L’agriculture de la vallée est marquée par la polyculture élevage. Dans le fond de vallée, les sols inondables ont une nappe profonde presque permanente mais leurs sols peuvent être secs l’été. Ils conviennent aux prairies, ou au maïs avec un complément d’irrigation. La maïsiculture irriguée se développe parfois sur des grands espaces.
Sur les terrasses alluviales, prairies et cultures (maïs, tournesol) se partagent également l’espace, mais avec une présence plus importante des céréales.

Les sols inondables du fond de vallée ont une nappe profonde presque permanente mais peuvent être secs l’été. Ils conviennent aux prairies, ou au maïs avec un complément d’irrigation. La maïsiculture irriguée se développe parfois sur de grands espaces.
A droite de la photo, le rebord des forêts de la Double occupe le coteau, avec sur le plateau la clairière de Fraicherode ; en bas à gauche les maisons du village de St-Martin-l’Astier ; dans le fond de vallée, alternent de grands champ avec pivot d’irrigation et des parcelles plus modestes. La trame bocagère disparait par endroits.

  ARBRE ET FORET

Vallée de l’Isle carte arbre et forêt

Les bois occupent majoritairement les versants de la vallée. Sur les coteaux, les boisements reflètent ceux des unités paysagères voisines : les pins maritimes sont ainsi bien représentés au contact de la Double et du Landais ou du Périgord Central avec également des chênes pédonculé et tauzin, charmes ou châtaigniers.
La présence arborée est également importante dans le fond de vallée inondable où bosquets, haies, rideaux de peupliers, ripisylve, accompagnent les parcelles de prés.






Vallée de l’Isle carte des peuplements forestiers

Les peupleraies, implantées dans le fond de vallée inondable, forment des parcelles de taille modérée. Elles sont surtout présentes dans la partie ouest de la vallée, entre Mussidan et Montpon-Menestérol.

La présence arborée est importante dans le fond de vallée inondable où bosquets, haies, ripisylve, accompagnent les parelles de prés. Les peupleraies forment des parcelles de taille modérée. Elles sont surtout présentes dans la partie ouest de la vallée, entre Mussidan et Montpon-Menestérol.
En bas à droite, le château de Tuilière à St-Front-du-Pradoux. Au centre, les peupleraies et les haies cloisonnent le fond de vallée. En arrière-plan sur la terrasse haute, hors inondation, prennent place des cultures de céréales, à gauche le village de St-Médard-de-Mussidan.

  URBANISME

Vallée de l’Isle carte urbanisation

Un axe entre Périgueux et Bordeaux

Voie de communication principale entre Périgueux et Bordeaux, cette vallée peuplée de longue date a connu un développement urbain conséquent. Plusieurs bourgs se succèdent ainsi le long de la vallée, espacés d’une dizaine de kilomètres et reliés à un pont et desservis par une gare : d’est en ouest se succèdent ainsi Saint-Astier (5 500 habitants), Neuvic (3 600 habitants), Mussidan (2 800 habitants) et Montpon-Ménestérol (5 500 habitants).

Une périurbanisation qui marque le paysage

Bien desservie par la route, la voie ferrée et l’autoroute A89, la vallée de l’Isle voit sa population augmenter depuis plus de 15 ans, avec une croissance bénéficiant aux petites communes plutôt qu’aux principaux bourgs. Ce développement urbain soutenu se traduit par un caractère périurbain marqué, donné par les extensions urbaines qui s’étirent le long de nombreuses routes formant un premier plan bâti plus ou moins dense qui masque les espaces agricoles en arrière.
En amont de St-Astier, l’urbanisation gagne également sur les coteaux, sous l’influence de l’agglomération de Périgueux, toute proche.

Voie de communication principale entre Périgueux et Bordeaux, la vallée de l’Isle est peuplée de longue date et a connu un développement urbain conséquent. Ce développement urbain soutenu se traduit par un caractère périurbain marqué, donné par les extensions urbaines qui s’étirent le long de nombreuses routes formant un premier plan bâti plus ou moins dense qui masque les espaces agricoles en arrière.
Les abords de St-Astier avec au centre la gare et le collège à gauche. Le centre ancien est regroupé autour de l’église au bord de l’Isle. Route, voie ferrée et autoroute (en haut à droite) ont contribué au développement urbain de la vallée.

  PATRIMOINE

Vallée de l’Isle carte patrimoine culturel

Patrimoine culturel

Plusieurs sites inscrits sont présents dans la vallée, autour de châteaux et de leur parc comme à Neuvic-sur-l’Isle, Château de Fratteau à Neuvic-sur-l’Isle au Château de Longua à St-Médard-de-Mussidan, au Château des Fournils à St-Laurent des Hommes, Château de Maupas et ses abords à Sourzac.
Les autres sites concernent des enclaves encore rurales autour de villages préservés de l’urbanisation : église St-Pierre-et-Paul et ses abords à Sourzac, lieu-dits (Annesse-Nord, Beaulieu-Nord, Beaulieu-Sud) à Annesse-et-Beaulieu, site du Brouillaud- hameau rural à St-Astier.





Vallée de l’Isle carte patrimoine naturel

Patrimoine naturel

La vallée de l’Isle intègre le réseau européen Natura 2000 (proposé comme site d’importance communautaire - SIC) au titre de la directive Habitat. Les protections naturalistes sont concentrées le long de la Vallée de l’Isle et de ses affluents, au niveau de la Double et à proximité de St-Astier.

Les sites protégés au titre du patrimoine culturel concernent des lieux relativement restreints, autour de châteaux ou de villages préservés de l’urbanisation.
Le Château de Longua et ses abords à St-Médard-de-Mussidan constituent un site inscrit entre berge de l’Isle et déviation, aux portes de l’urbanisation de Mussidan.



  BIBLIOGRAPHIE

- Scot du pays de l’Isle-en-Périgord, 2018
- Atlas départemental des sites Dordogne, DREAL Aquitaine, SDAP 24, 2010
- Atlas des paysages de Gironde, CG 33, 2012
- Document de référence préalable à l’établissement d’une charte des paysages, DDE24, Diren Aquitaine, 1999