Portrait de la Vallée de l’Isle

La vallée de l’Isle, ouvre une large vallée entre la Double au nord et le Landais au sud. A la fois agricole et urbanisée, elle est parcourue par de nombreuses voies de communication. St-Médard-de-Mussidan

  LIMITES

Vallée de l’Isle carte limites

Au nord

La transition vers les paysages boisés de la Double ou du Périgord Central s’effectue par le franchissement du coteau boisé ou par l’entrée dans un vallon.

A l’est

Les paysages de la vallée de l’Isle deviennent plus urbains en entrant dans l’agglomération de Périgueux.

Au sud

Le franchissement du coteau boisé ou le passage par l’entaille d’une vallée donne accès aux paysages plus forestiers du Landais ou du Périgord Central.

A l’ouest

La vallée de l’Isle se poursuit par un couloir un peu plus étroit en direction de Coutras dans le département de la Gironde.

  PORTRAIT SENSIBLE

Une vallée linéaire aux coteaux boisés

A l’est, en amont de Mussidan, l’Isle a sculpté une vallée relativement encaissée, aux coteaux plus affirmés, dominant le fond de vallée de 60 à 80 m. Neuvic

Cette vallée se lit dans un premier temps comme un axe linéaire à fond plat, bordé de coteaux diversifiés, d’ampleur et de composition variables. Cette vision est en partie influencée par les voies de communication les plus importantes qui suivent le linéaire de la vallée. Les coteaux sont plutôt boisés, entrecoupés d’ouvertures en prairie ou en culture. Les crêtes boisées peuvent être arrondies sans points saillants ce qui confère alors une certaine tonalité, relativement douce. Par contre les coteaux s’affirment par endroits en affichant des fronts rocheux, parfois en surplomb de la rivière, témoins de la force érosive de l’eau qui est venu taper sur la roche. De même de nombreux ruisseaux entaillent et modulent ces reliefs affirmant encore ici cette diversité. Les points en belvédère restent peu évidents à trouver au vu des nombreux écrans boisés et en l’absence de route de crête.

Une perception contrastée du fond de la vallée

La vallée de l’Isle alterne des ambiances intimes cloisonnées par la végétation et d’autres plus ouvertes où les regards portent plus loin. St-Laurent-des-Hommes

Le fond de la vallée de l’Isle exprime une certaine diversité, dans un registre simple, mais également sans point d’orgue. Au fil de la vallée, les parcelles agricoles (prairies ou cultures) et les boisements proposent des ambiances qui changent, tantôt intimes et cloisonnées, tantôt plus ouvertes. Les vues profondes restent rares, apparaissant cependant à la faveur d’un méandre dégagé qui donne du recul et révèle un coteau vertical et forestier. La présence ténue des terrasses alluviales, peu perceptibles de prime abord, ajoute également des variations. Le fond de la vallée s’élargit à partir de Mussidan vers l’ouest, avec un recul des coteaux qui deviennent moins prégnants et qui s’amollissent notamment au sud vers le Landais. Ce changement d’échelle donne à voir un paysage plus plat, avec moins de repères.

Une rivière discrète, d’apparence paisible

L’Isle reste relativement discrète dans le fond de vallée. La rivière, soulignée par sa ripisylve, trace de larges méandres encerclant parfois, comme ici, de vastes parcelles agricoles. St-Astier

L’Isle constitue le fil conducteur en dehors des axes de communication. Elle déambule dans tout le fond de la vallée avec de nombreux méandres de tailles et de formes très variables. Ceux-ci viennent tutoyer alternativement l’un ou l’autre coteau, donnant alors une plus grande visibilité de l’eau qui par ailleurs reste discrète. Celle-ci n’est visible que de près dans ce paysage cloisonné et plat. Certains méandres forment des boucles étroites bordées d’une ripisylve qui encercle des ensembles de parcelles avec des limites franches. Des écluses ou un canal recoupant un méandre, vestiges d’aménagements réalisés pour s’affranchir des contraintes et faciliter la navigation, sont encore visibles par endroits. Des chutes d’eau et des barrages créent un évènement au fil de l’eau.

Des bourgs au fil de l’eau et un étalement urbain

Voie de communication principale entre Périgueux et Bordeaux, la vallée de l’Isle a connu un développement urbain important. Le bourg de St-Astier, implanté en bord de rivière.

La vallée de l’Isle se caractérise par une urbanisation hétérogène. De nombreux villages et bourgs se sont installées au bord ou non loin de l’Isle ou de ses affluents. Un pont y donne souvent accès et la conjugaison de plusieurs composantes donne à ces lieux un cachet particulier. On retrouve de place en place au fil des méandres, ces implantations anciennes avec une église en léger surplomb sur l’eau ou, plus haut, en belvédère sur le coteau. De petits affluents traversent parfois les centres anciens, comme à Mussidan, animant les espaces publics. En contrepoint et cela constitue une constante, l’étalement urbain s’est largement développé en marge des villages anciens, le long des voies ou en lotissements ou en zones artisanales, constituant ainsi une image périurbaine qui s’impose et identifie la vallée. Les grands axes de communication ont participé à ce développement bâti. Orientant la perception, ils donnent à voir les périphéries des bourgs et des villes et renforcent cette ambiance rurbaine ou périurbaine.

Vallée de l’Isle bloc-diagramme paysager
Vallée de l’Isle carte unité légendée




  LES ELEMENTS DU PAYSAGE

Les éléments liés à la roche et à l’eau

La falaise calcaire
Elle crée une limite nette au coteau, comme un mur, que la route longe sur certains endroits de la vallée, notamment entre Mussidan et Chancelade. L’Isle qui l’a sculptée est souvent à proximité venant parfaire le tableau. St-Astier
La rivière
L’Isle déambule dans tout le fond de la vallée en méandres de différentes tailles. Le plus souvent la rivière apparaît calme, passant en bordure des villages ou à travers les champs du fond de la vallée. Elle reste peu visible de loin, même depuis les coteaux. Sourzac
La ripisylve
Lorsque les paysages du fond de la vallée s’ouvrent sur un secteur de cultures, cette ligne d’arbres indique le passage de la rivière. Ailleurs, le cloisonnement du paysage par la végétation rend sa lecture plus aléatoire. St-Astier
Le petit canal, l’écluse
Témoins de la navigation sur l’Isle autrefois, ces anciennes dérivations de la rivière forment de petites voies d’eau rectilignes qui recoupent certains méandres. Ces canaux signent d’un trait le fond de la vallée, parfois accompagné d’un alignement d’arbres. L’écluse constitue toujours un point d’animation, révélant les différences de niveau d’eau. St-Astier
Le barrage et la chute d’eau
Ils animent le parcours de la rivière par le bruit qui interpelle et fait tout d’un coup prendre conscience de la force de l’eau, source d’énergie. St-Astier


Les éléments liés à l’arbre

Le coteau boisé
Il forme une limite qui cadre le fond de la vallée. Les boisements marquent alors le passage aux unités paysagères voisines. Chancelade
La peupleraie
Les peupleraies sont de petite taille mais forment tout de même quelques écrans dans la vallée de l’Isle. Leur sous-bois est rythmé par les troncs alignés. St-Martial-d’Artenset
Le bosquet
Petit groupe d’arbres ou petit boisement peu étendu, il crée des ponctuations dans les espaces ouverts de grandes cultures ou les prairies, participant ainsi à la diversité des paysages. St-Martial-d’Artenset


Les éléments liés au champ

La prairie
Elle participe au patchwork des parcelles, accompagnant le linéaire du fond de la vallée de l’Isle et prenant place sur certains coteaux. La prairie compose avec les bosquets, les rideaux et la haie. St-Martial-d’Artenset
Le champ
Les parcelles de cultures peuvent former de grandes ouvertures peu arborées, parfois s’étendant sur tout un méandre. Cela donne un grand recul qui permet de voir le coteau au loin depuis le fond de vallée. Menesplet
La haie, le rideau
Ces lignes d’arbres souvent hétérogènes et résiduelles, en forme libre, ponctuent et cloisonnent les vues. Cette présence donne à la vallée un caractère intime pour les parties les plus arborées. Menesplet
L’arbre isolé
Il apporte une ponctuation particulièrement remarquée dans les parcelles de grandes cultures ou au sein des prés. Montpon-Ménestérol


Les éléments liés à la route

L’autoroute
Cette voie qui passe au pied du coteau sud forme une coupure physique dans ce territoire. Elle en donne également une perception complémentaire et cinétique à travers les longues perspectives qui tranchent avec les cloisonnements de la vallée de l’Isle. Neuvic
L’axe de fond de vallée
La RD 6089, dans la partie sud, et la RD 3 dans la partie nord, constituent les axes majeurs du fond de vallée, qui en donnent les perceptions les plus fréquentes. Elles influencent le développement urbain, concentrant habitat linéaire et activités autour des bourgs et des villes. St-Médard-de-Mussidan
La route basculant dans la vallée
Bon nombre de petites routes basculent dans la vallée perpendiculairement à celle-ci. La route descend mais bien souvent sans vue dégagée au milieu des boisements. Montpon-Ménestérol
La petite route de fond de vallée
Elle permet de découvrir le fond de vallée à une autre vitesse, donnant une perception plus intime de l’étalement urbain mêlé à l’agriculture, mais aussi d’approcher ou de longer l’Isle. St-Laurent- des-Hommes
Le pont
Souvent associé aux villages au bord de l’Isle, le pont donne enfin dans ce fond de vallée des vues sur la rivière. Les perspectives sont variables en fonction des méandres ou de la végétation. Il permet d’avoir aussi un aperçu des rives des villages au contact de l’eau. Les abords du pont permettent parfois un accès à l’eau. Sourzac


Les éléments liés au bâti

Le village au bord de l’eau
Bon nombre de centres anciens se sont installés au bord de l’Isle, parfois en léger surplomb. Les constructions sont proches de l’eau mais ne composent toutefois que peu avec elle. St-Astier
La place
Conservant une certaine simplicité dans ses aménagements, elle forme un espace central dans le village, planté ou non d’arbres. Elle constitue un espace public valorisant pour l’image du village. Mussidan
L’église
Les églises aux silhouettes très variées, élancées ou plus trapues, restent peu visibles de loin compte tenu du cloisonnement du paysage par la végétation. Mais elles participent à créer une ambiance particulière en se positionnant souvent en surplomb de l’Isle. Sourzac
La halle
Sa structure ajourée donne une transparence à ce lieu de marché qui anime les places des villages. C’est un point de rencontre et de repère. Neuvic
Le moulin, l’ancienne usine
Il persiste au fil de la rivière un passé industriel ou artisanal avec des bâtiments (moulin, fonderie, papeterie …) encore visibles par endroits, qui utilisaient la force motrice de l’eau à partir d’un barrage. Marzac-sur-l’Isle