Repères géographiques du Périgord Limousin

  RELIEF ET EAU

Périgord Limousin carte relief et eau

Le territoire le plus élevé du Département

Le Périgord Limousin forme un plateau collinaire aux pentes douces et sommets arasés, d’altitude moyenne autour des 300 m. Le point culminant, qui est également celui de la Dordogne avec 491 mètres, se situe au nord, en limite de la commune de St-Pierre-de-Frugie, dans la forêt de Vieillecour. La pente générale du plateau bascule légèrement vers le sud-ouest. Le point le plus bas étant atteint à 135 m dans la vallée de la Tardoire, au nord-ouest dans le Pays de Piégut.
Le relief, élevé pour la Dordogne, favorise les pluies, en même temps qu’il abaisse les températures. Il confère au Périgord Limousin un caractère pseudo-montagnard.

De nombreux cours d’eau sculptant des vallées profondes

Dans les roches cristallines du Périgord Limousin, le réseau hydrographique est dense. Les rivières, alimentées par une multitude de ruisseaux, ont creusé de profondes vallées en forme de V, aux versants abrupts et aux gorges étroites. D’ouest en est, Bandiat, Dronne, Côle, Isle, Loue, Auvézère, sculptent des vallées parallèles, encaissées d’une centaine de mètres, qui entaillent le plateau ondulé. Les rivières de la Dronne et de l’Isle, offrent des paysages majestueux de gorges profondes marquées par une succession de rapides, de cascades.
Au nord-ouest, le Pays de Piégut, forme un plateau ondulé à la croisée de plusieurs têtes de petits bassins versants. Il n’est que peu entaillé par les rivières qui le sillonnent en formant des vallées évasées.

De nombreux étangs

Sur ces terrains peu perméables, les étangs sont nombreux. Les plus anciens sont liés à la présence de petites communautés religieuses mais surtout aux moulins et aux forges qui ont joué un rôle important jusqu’au XIXe siècle. A partir des années 70, de nombreux petits étangs ont été créés pour les loisirs (pêche, détente), ou ouverts au public pour le tourisme : étangs de Saint-Estèphe, de Rouffiac, Mialet...
Les petits étangs de loisir, souvent mal gérés, ont des incidences négatives pour la continuité écologique et les qualités des eaux (cyanobactéries) et des actions d’effacement d’étangs sont menées pour y remédier sous l’impulsion des Agences de l’eau.

Les rivières ont creusé de profondes vallées en forme de V, aux versants forestiers abrupts et aux gorges étroites.
La vallée de l’Isle à Nantheuil. Au premier-plan, la ferme des Jassonnies.


  ROCHE ET SOL

Périgord Limousin carte géologique

La partie cristalline du département

Le socle hercynien n’est représenté en Dordogne que par le pied du versant du Limousin qui occupe une bande de 10 à 20 km le long de la frontière avec la Haute-Vienne et la Corrèze, l’unité géologique se prolongeant dans le bassin de Brive aux caractères morphologiques différents.
Ce versant cristallin comprend le massif granitique de Piégut-Pluviers, au NE de Nontron, offrant quelques chaos de boules spectaculaires (Saint-Estèphe…), et une partie métamorphique au NE d’une ligne allant de Nontron à Salignac qui voit alterner un grand nombre de roches : schistes, gneiss, quartz en filon, éléments volcaniques, etc. Certains sommets ont conservé des dépôts sédimentaires tertiaires qui mettent en valeur les crêtes, et annoncent les plateaux du Périgord intérieur.

Une situation déterminante de marche d’escalier

Dans l’ensemble, les différences lithologiques ont ici une influence limitée sur les paysages. C’est plutôt la situation du versant, à proximité des plateaux nettement plus bas du Périgord intérieur qui lui donne son originalité. Car, vers l’aval, le contact entre la partie cristalline et la partie sédimentaire forme une « marche d’escalier », d’une hauteur 50 à 100 m. Cette limite remarquable a une conséquence sur la forme des vallées, dont le creusement est plus fort dans la partie cristalline, particulièrement dans les parties situées à proximité du domaine sédimentaire situé en contrebas, l’abaissement du niveau de base ayant amplifié le pouvoir érosif des cours d’eau.

Des sols plutôt acides

Les substrats sont majoritairement altérés ou recouverts, jusqu’aux parties les plus hautes, de formations superficielles variées déposées à toutes les époques du Quaternaire, alluvions anciennes, terrasses correspondant aux différentes glaciations, dépôts de fonds de vallées post-glaciaires. Ces couches superficielles déterminent les différentes utilisations, bien que dans l’ensemble, les sols plutôt acides, pas toujours bien drainés ne sont pas très favorables à l’agriculture. Les prairies et les boisements, parfois dominés par le châtaignier dans la partie granitique sont nombreux ainsi que les étangs. Le domaine métamorphique offre des conditions pédologiques assez proches.

Le massif granitique de Piégut-Pluviers présente des sols plus acides et moins bien drainés, peu favorables à l’agriculture et d’où un taux de boisement plus élevé.
Clairière autour du hameau de la Pouge, commune de St-Estèphe.


  AGRICULTURE

Périgord Limousin carte agricuture

Des terres d’élevage

Les terres agricoles occupent de vastes espaces sur les hauteurs du plateau, laissant les pentes et les fonds de vallée aux boisements. Le Périgord Limousin est majoritairement une terre d’élevage (bovin viande essentiellement, complété de quelques élevages bovin lait, ovins, porcs et hors sol). Les terres argileuses et bien arrosées conviennent à la prairie permanente. Les cultures fourragères dominent : prairies permanentes et temporaires, maïs ensilage.
Au nord-ouest dans le pays de Piégut, l’espace agricole est moins développé. Il se concentre dans de petites clairières sommitales autour des fermes et des hameaux.
Les vergers de pommes sont nombreux à l’est du Périgord Limousin qui est en partie couvert par l’AOP « pomme du Limousin » qui met en valeur la production de Golden d’altitude.

Les cultures fourragères (prairies permanentes et temporaires, maïs ensilage) occupent de vastes espaces sur les hauteurs du plateau, laissant les pentes et les fonds de vallée aux boisements.
Au premier-plan le hameau de Grelière (Commune de Nanthiat), en second plan le vallon de la Torte Sabate, en arrière-plan le vallon du Lavaud.


  ARBRE ET FORET

Périgord Limousin carte arbre et forêt

Un territoire modérément boisé à l’échelle du Département

La forêt recouvre environ 34% du Périgord Limousin ce qui en fait un territoire peu boisé à l’échelle de la Dordogne (taux de boisement du département : 45%). Ce taux de boisement augmente toutefois à l’ouest, dans le Pays de Piégut où les forêts occupent les hauts, délimitant des clairières agricoles. Ailleurs, les forêts couvrent les versants abrupts et frais des vallées, formant des coupures vertes fortes entre les plateaux agricoles.









Périgord Limousin carte peuplement forestier

De belles futaies de chêne pédonculé

La forêt est composée pour l’essentiel de feuillus (80 % de la couverture). Cette région constitue pour le chêne pédonculé l’aire de prédilection dans le département puisqu’il est dominant sur 63 % des formations, le châtaignier ne dominant que sur 12%, les autres chênes et autres feuillus sur 10%. Le taillis de châtaignier est la traduction d’une ressource naturelle depuis très longtemps exploitée (forge, feuillardier). On retrouve çà et là de vieilles châtaigneraies à fruit. La présence disséminée du bouleau et localement du hêtre dénote l’existence d’un climat plus rude et plus humide.
L’extension des conifères date de l’après-guerre. A la différence du reste de la Dordogne où le pin domine dans les enrésinements, les plantations sont composées pour l’essentiel d’épicéas, de douglas et de mélèzes.

Les bois occupent 34 % du Périgord Limousin, recouvrant les vallées encaissées et ponctuant les crêtes agricoles. Chênes pédonculés et châtaigniers dominent, complétés de quelques plantations d’épicéas, de douglas et de mélèzes.
Au premier-plan le bois de la Tuilière et à droite la ferme du Châtenet, au second-plan les vergers de pommes couverts de filets de protection et les abords de Lanouaille.


  URBANISME

Périgord Limousin carte urbanisation

Des villages en hauteur

Au sud, une ligne de bourgs prend place en limite du Périgord Limousin et des unités paysagères voisines : Nontron, St-Pardoux-la-Rivière, Thiviers, Excideuil. Au sein même du Périgord Limousin, les bourgs restent modestes : Piégut-Pluviers (1 200 habitants), La Coquille (1 300 habitants), Jumilhac-le-Grand (1 200 habitants), Lanouaille (1 000 habitants). Les villages sont un peu plus rapprochés dans le pays de Piégut (écartement de 5 à 6 km) que dans le reste de l’unité (écartement de 6 à 8 km).
Villages et hameaux occupent majoritairement des crêtes et des promontoires qui dominent les vallées encaissées. Les implantations en fond de vallée restent exceptionnelles (Bussière-Badil, Busserolles). Les constructions sont rares au fond des vallées à l’exception des moulins et des reliquats des forges et haut-fourneaux.

Granit, gneiss et schistes donnent une tonalité limousine aux constructions

La pierre apparait dans les constructions anciennes, dans les encadrements ou les murs lorqu’ils ne sont pas enduits d’un crépi gris. Les toits dans le pays de Piégut sont à faible pente et la tuile canal est la couverture dominante. Les tuiles plates dominent sur les toitures sauf dans le pays de Piégut où elles sont remplacées par les tuiles canal.
Le réseau routier privilégie également les routes de crête qui relient les villages. Quelques axes, orientés nord-sud, se distinguent par leur importance : la RD 21 et la RD 704. Ils sont malheureusement accompagnés d’une urbanisation linéaire qui trouble la perception des paysages traversés.

Une ligne de bourgs prend place en limite sud du Périgord Limousin.
St-Pardoux-la-Rivière, implantée au débouché de la vallée de la Dronne (vue depuis l’ouest).
Villages et hameaux occupent majoritairement des crêtes et des promontoires qui dominent les vallées encaissées.
Champs-Romain (vue depuis le nord) prend place sur un replat entre le vallon du Manet et la vallée de la Dronne, en arrière-plan.


  PATRIMOINE

Périgord Limousin carte patrimoine culturel

Patrimoine culturel

Les sites protégés se situent essentiellement dans le Pays de Piégut :
- Sites classés : Grand étang, Roc Branlant et ses abords à Saint-Estèphe
- Sites inscrits : l’église et ses abords à St-Cyr-les-Champagnes, le Château de Leygurat à Augignac, le bourg à St-Barthélemy-de-Bussière, l’étang de Grolhier sur les communes de Busserolles, Champniers-et-Reilhac et Piegut-Pluviers, le site des Forges à Javerlhac-et-la-Chapelle-St-Robert.
Le patrimoine industriel est particulièrement riche : le circuit de découverte du patrimoine industriel lié aux ressources naturelles (eau, sol, bois) des vallées de l’Isle et de I’Auvézère en témoigne.







Périgord Limousin carte patrimoine naturel

Patrimoine naturel

Les milieux naturels préservés des vallées encaissées et boisées, les prairies humides très présentes sur le secteur Piégut (et toute la partie cristalline), et les forêts présentent un fort intérêt patrimonial reconnu par plusieurs inventaires Znieff et un classement Natura 2000.
PNR Périgord Limousin couvre deux tiers de cette unité, attestant du patrimoine naturel et culturel de ce territoire.

Plusieurs étangs sont protégés au titre des sites comme ici en arrière-plan l’étang de de Grolhier sur la commune de Busserolles (village au premier-plan).


  BIBLIOGRAPHIE

- Scot du Périgord Vert - diagnostic territorial, 2019
- Charte forestière de territoire, PNR Périgord-Limousin, 2018
- Charte 2011-2023 du PNR Périgord-Limousin
- Atlas départemental des sites Dordogne, DREAL Aquitaine, SDAP 24, 2010
- Cahier d’identité patrimoniale et paysagère - PNR Périgord-Limousin, CAUE 24 et 87, 2007
- Paysage en Limousin, DIREN Limousin, 2001
- Document de référence préalable à l’établissement d’une charte des paysages, DDE24, Diren Aquitaine, 1999

Voir aussi