Repères géographiques du Ribéracois
RELIEF ET EAU
Un relief vallonné
Le Ribéracois possède un relief vallonné avec des altitudes moyennes comprises autour des 130-160 m. Le point le plus bas est à 35 m, dans la vallée de la Dronne à St-Aulaye, et le plus élevé autour de 215 m sur la crête des versants sud de la Dronne à Toscane-St-Apre.
Le relief est sculpté par la Dronne et ses nombreux affluents qui forment une succession de petites vallées aux versants tantôt doux, tantôt plus marqués, les dénivelés pouvant atteindre la centaine de mètres. La Lizonne et ses deux affluents principaux, la Sauvanie et la Pude ouvrent des vallées plus larges, dont les crêtes des versants sont espacées de 3 km. Enfin, la Dronne forme une ample vallée à fond plat, large de 1 à 1,5 km.
Deux secteurs plus aplanis
Le relief s’adoucit dans deux secteurs du Ribéracois : au nord, sur le plateau du Verteillacois et au sud-ouest dans la petite plaine du Ribéracois. Dans ces deux secteurs, les vallonnements sont très étirés et le relief forme d’amples ondulations aux faibles dénivelés.
ROCHE ET SOL
La partie plissée du département
Toute l’unité est structurée par le Crétacé (C2 sur la carte) à part quelques affleurements tertiaires au sud (e1, e2) et les dépôts de fonds de vallées (q2, q3). Les terrains sont majoritairement calcaires, plus ou moins crayeux.
Le Ribéracois présente une particularité d’ordre tectonique avec la présence de déformations, succession d’anticlinaux et synclinaux qui préside à une organisation est-ouest des reliefs et des cours d’eau, et dégage deux ensembles morphologiques. Au sud, les versants assez découpés de la Dronne, qui s’adoucissent en approchant des pays charentais profitent des contrastes lithologiques des calcaires du Santonien et du Campanien. Au nord, le plateau de Verteillac et de Gout-Rossignol, qui présente des formes moins marquées, conserve les orientations est-ouest (vallée de la Pude) dans des calcaires coniaciens ou santoniens plus massifs. La limite entre ces deux ensembles forme une ligne de crête dissymétrique qui résulte de ces déformations et qui s’apparente à une cuesta.
Un plateau calcaire à « terre de champagne »
Sur l’ensemble de l’unité, des sables et argiles, dépôts tertiaires continentaux, ou des argiles résultant de l’altération des calcaires recouvrent inégalement les strates précédentes, mais globalement moins que dans les unités voisines, d’où la vocation plus agricole du Ribéracois. Les sols, qui varient néanmoins en fonction des conditions locales, privilégient sur le plateau les terres dites de champagne, basiques et propres à l’agriculture. Ailleurs, on rencontre des sols décarbonatés plus acides analogues à ceux de la Double ou du Landais, mais aussi des rendzines pouvant accueillir quelques chênes pubescents. En fond de vallée, l’acidification des alluvions peut aller jusqu’aux formations tourbeuses.
AGRICULTURE
Un terroir céréalier
Ces terroirs constituent le grenier à céréales du Périgord. Ils forment des paysages de champs ouverts où se dressent les silos des coopératives. Le relief doux et la nature argilo-calcaire des sols expliquent la vocation agricole de ce territoire. Les grandes cultures prédominent dans le Ribéracois et en premier lieu les céréales (blé essentiellement et orge) et le maïs grain soutenu par irrigation. Les oléagineux, tournesol et colza, viennent compléter les productions.
Les vergers sont rares dans le Ribéracois, à l’opposé du reste du Périgord ; les quelques parcelles présentes sont essentiellement des noyers.
Des vallées où l’élevage se maintient
Le Ribéracois est également une terre d’élevage bovin viande. Prairies de fauche et pâtures sont très présentes dans les fonds de vallées. Elles constituent un cordon bocager dans les fonds inondables et, sur les terrains plus secs, un parcellaire polycultural où les prairies permanentes s’intercalent entre les champs céréaliers et de maïs.
ARBRE ET FORET
Une forêt résiduelle
Le Ribéracois forme une région originale dans le département de Dordogne, au même titre que le Bergeracois, par sa faible vocation forestière. Les différents ensembles boisés sont ici répartis de façon très hétérogène, ce qui détermine des secteurs très dénudés (autour de Verteillac, Cherval, Brandillou) et des secteurs moyennement forestiers (autour de Celles).
Les bois résiduels occupent les pentes les plus fortes des versants. Très morcelés, ils sont plus nombreux sur les coteaux des affluents nord de la Dronne. Tous sont des propriétés privées.
Des vallées bocagères
Dans les vallées les plus larges (Dronne, Lizonne, Sauvanie) des cordons arborescents marquent les ruisseaux, et les haies (chêne, frêne, érable champêtre) accompagnent les prairies humides et quelques peupleraies.
Les peuplements sont à base de feuillus, prépondérants sur les trois quarts de la surface boisée essentiellement de chênes.
Les conifères sont représentés par les pins, maritimes et sylvestres en particulier.
Quelques landes à genévrier, occupent des coteaux calcaires pentus.
URBANISME
Ribérac (4000 hab) est le pôle urbain fédérateur du Ribéracois. La ville est implantée dans la vallée de la Dronne, à la confluence avec le vallon du Ribéraguet. Autour du centre ancien se sont développées de nombreuses extensions pavillonnaires sur les collines et le long des routes de crête, qui forment un tissu bâti périurbain peu qualitatif. Dans la vallée de la Dronne, s’étend sur deux kilomètres de long, une vaste zone commerciale et d’activité.
Tocane-St-Apre (1700 hab) et St-Aulaye-Puymangou (1500 hab) constituent les deux pôles secondaires, implantés aux limites du territoire.
Les villages, espacés de 3 à 5 km les uns des autres, sont dans l’ensemble petits et compacts. Les implantations sont variées sans que l’on puisse distinguer une nette dominante entre des implantations en hauteur, abritées à mi-pente ou en vallée.
Un tissu dispersé de fermes isolées, espacées d’environ 500 m dans les collines et un peu plus dans les plateaux céréaliers, ainsi que de hameaux, se situe principalement sur les sommets et à mi-pente. Les constructions traditionnelles sont généralement en pierres calcaires claires qui sont souvent enduites d’un crépi et les toits à faible pente sont couverts en tuile canal.
PATRIMOINE
Patrimoine culturel
Le Ribéracois possède deux sites classés autour du cimetière de Cercles et du camp néolithique du Gros Bost à St-Méard-de-Dronne.
Plusieurs sites inscrits sont également présents dans le Ribéracois autour de bourgs (Lusignac, de Montagrier, de St-Privat-des-Prés), de fermes et hameaux (site de la Beauvière à Ribérac, site du Sourbier à Cherval et Gout-Rossignol, site de la Rivière à Allemans, Riberac, Villetoureix) et de l’allée d’arbres de Villetoureix.
Enfin le SPR [1] de Ribérac, couvrant près de 835 hectares, protège le riche patrimoine paysager, historique et architectural de la capitale du Ribéracois.
Patrimoine naturel
Les protections concernent des milieux contrastés :
les zones humides des vallées de la Dronne, du Boulou, de la Rizonne, y compris les tourbières de la vallée de la Lizonne.
les pelouses et landes sèches des coteaux de la Sandonie.
BIBLIOGRAPHIE
Scot du Périgord Vert - diagnostic territorial, 2019
Écopaysages en Pays Ribéracois, CAUE 24, 2016
AVAP de Ribérac, Drac , 2015
Atlas départemental des sites Dordogne, DREAL Aquitaine, SDAP 24, 2010
Document de référence préalable à l’établissement d’une charte des paysages, DDE24, Diren Aquitaine, 1999
[1] Site Patrimonial Remarquable, qui a remplacé l’AVAP