Portrait de la Double et du Landais
LIMITES
Au nord
Le paysage s’ouvre progressivement vers les larges étendues de grandes cultures du Ribéracois.
A l’est
Au nord-est, le paysage s’ouvre largement vers Mensignac, formant une coupure avant d’autres boisements du Périgord Central.
Au sud-est, les boisements couvrent la transition vers le Périgord central, masquant la rupture géologique. Le basculement dans la vallée de la Crempse forme néanmoins une limite sensible.
Au sud
L’apparition des vignes et d’un paysage plus diversifié et ouvert, indique la fin de la Double et du Landais, avant le basculement dans la vallée de la Dordogne.
A l’ouest
Au nord-ouest, la vallée de la Dronne marque la limite du département de la Dordogne, formant une petite coupure. Les paysages de la Double se poursuivent vers l’ouest ensuite. Au sud-ouest, le Landais se termine en pointe en dehors du département, pour laisser la place progressivement à un paysage de vignes.
Au centre
La vallée de l’Isle forme un vaste couloir bien différent et plus ouvert qui sépare la Double du Landais [1].
PORTRAIT SENSIBLE
Des limites qui individualisent le massif forestier de la Double et du Landais
Le département de la Dordogne est dans son ensemble relativement boisé mais la Double et le Landais s’en distingue par une couverture forestière plus importante et par plusieurs ouvertures agricoles périphériques, qui l’individualise. Au centre de l’unité, la vallée de l’Isle forme une séparation nette, entre la Double au nord et le Landais au sud. Au nord, les grandes cultures du Ribéracois contrastent avec les boisements de la Double. Au sud et à l’ouest, l’apparition des vignes indique le passage vers d’autres paysages. Vers l’est, les boisements se prolongent mais le relief change d’organisation, des vallées couloirs apparaissent (Eyraud, Salembre, Crempse …), illustrant un changement géologique vers le Périgord Central.
La forêt donne le ton et uniformise le paysage
La forêt est omniprésente. Toutes les vues et les horizons sont boisés. Les vues se referment et sont cloisonnées par la présence de la végétation qui donne aux lieux un caractère intime. Le regard s’arrête souvent à la première lisière. Aucun point haut n’émerge vraiment pour avoir une vue globale, sauf à la faveur de certaines clairières légèrement plus hautes, laissant entrevoir la présence d’un plateau aux lignes d’horizon forestières. L’organisation globale de l’unité n’est pas perceptible. Les vues se répètent souvent donnant au paysage un caractère homogène, parfois monotone et en même temps labyrinthique. La gestion de la forêt est multiple voir fragmentée, révélant par endroit le morcellement du parcellaire. La diversité des boisements, mêlant les feuillus et les pins, caractéristiques de cette unité, donne une palette étendue de couleurs et de formes, qui anime les lisières le long de routes ou des chemins.
Des clairières intimes, touches de lumière en contrepoint
Au milieu des boisements, des clairières s’entremêlent régulièrement et se succèdent. L’ouverture des clairières constitue des contrastes lumineux entre les traversées forestières. Elles forment autant de chambres dans les bois, parfois communicantes, permettant au regard de se faufiler et de deviner la suite. Bien qu’elles soient établies souvent en hauteur, le relief ténu du plateau ne donne que peu de perception de loin. Ces respirations témoignent d’une activité agricole qui se maintient avec les prairies, des arbres isolés, la vigne ou les cultures qui les animent.
Une présence de l’eau contrastée
La couverture forestière masque les déclivités, les vallons et les petites vallées restent peu lisibles. Même depuis les rares vues en hauteur, les vallonnements sont peu perceptibles. Il faut s’aventurer souvent à pied pour percevoir le passage des ruisseaux et des rivières. Le parapet d’un pont signale l’hydrographie depuis la route. Et pourtant de nombreux étangs, de tailles très variables, jalonnent ce territoire, surtout dans la Double. Certaines étendues d’eau importantes, enchâssées dans les boisements, se découvrent au dernier moment avec surprise. Le contraste du miroir de l’eau, étendu et uniforme, lumineux ou très sombre suivant le ciel, évoque un monde intérieur apaisant et calme. L’étang rappelle ici la maitrise passée des marécages, l’usage de l’eau pour la pêche. Il révèle aussi indirectement la nature imperméable des sols. D’autres mares, étangs ou retenues plus discrets, posés dans les creux des prairies, composent un petit tableau dans la clairière.
Des constructions discrètes qui se fondent dans les clairières
Plusieurs routes principales (RD 20, 708, 730) ont des directions nord/sud à travers la Double et le Landais, donnant à voir linéairement ce paysage compartimenté et forestier. Elles ouvrent par endroits de longues perspectives qui révèlent les ondulations du plateau. Les rares villages, hameaux ou fermes prennent place sur les hauts au sein des clairières. Le bâti anime simplement certaines clairières avec une ferme ou de façon plus composée comme l’abbaye cistercienne ND de Bonne Espérance en contrehaut du village d’Echourgnac. Les églises sont souvent de bonne stature avec un clocher carré ou en flèche mais qui ne s’impose pas dans le paysage, et de fait sans effet de signal de loin. Dans les vallées plus affirmées à l’est de l’unité, les routes empruntent les fonds, reliant les villages qui s’y trouvent comme dans les vallées de la Beauronne ou du Salembre.
sous-unité : LE PLATEAU DE VILLEFRANCHE
De grandes clairières agricoles aux villages bien perceptibles
Cette partie ouest du territoire du Landais offre une autre tonalité par rapport au paysage boisé et cloisonné du reste de l’unité paysagère. Elle forme une transition semi-ouverte avant les étendues de vignoble du Bergeracois. L’apparition de la vigne indique la présence du calcaire qui s’illustre aussi par des petits monts ayant résistés à l’érosion, supports du château de Gurçon, de la bastide de Villefranche-de-Lonchat ou de petits belvédères. Les amplitudes sont faibles mais ces points de repères d’une trentaine de mètres plus hauts se détachent de ce paysage en plateau. L’ouverture du paysage offre un recul et des respirations bien venues après les traversées forestières. Elle laisse percevoir les villages qui sont entourés d’une certaine diversité agricole mêlant prairies, cultures et vignes mais sur un horizon qui reste boisé.
LES ELEMENTS DU PAYSAGE
Les éléments liés au relief et à l’eau
Les éléments liés à l’arbre
Les éléments liés au champ
Les éléments liés à la route
Les éléments liés au bâti
[1] La Double et Landais sont tous deux considérés comme des « pays traditionnels » du Périgord. Malgré la coupure de la vallée de l’Isle, ils sont souvent associés pour leurs grandes similitudes paysagères dues en partie à la forte prégnance de la forêt de chaque côté de la vallée de l’Isle. La « Double » englobe parfois à elle seule les deux « pays ».